Renaud : Il y a toi devant, au premier plan. Il y a Nina derrière.
Nina, « Le fond du chapeau », l’association qu’ils ont créée avec quelques copains-copines pour faire de la production, de la création artistique, sous toutes ses formes. Elle fait de la vidéo ; son copain fait du son. Ils vont devenir parents…
Tu vois, quand je disais qu’il y a les chemins dans la vie qui évoluent. Ils vont devenir parents, mais ils sont toujours là, à se projeter dans le fait que ces choses là ne sont pas vaines.
On croit fondamentalement en le fait qu’il y a une autre vie qui est possible que celle que l’on nous propose, que celle de s’endetter sur vingt-cinq ans pour un appart’, avec un boulot payé mille six. On l’espère.
[C’est] une brochette assez diverse et variée en terme de parcours.
Si je prends juste la photo là, (…) je ne vais pas catégoriser socio-professionnellement les gens, mais franchement, c’est une brochette de parcours assez diverse.
Olivier, qui lui a connu la maison par le biais de la musique, je crois, principalement. (…) Il a été souvent sur le bar. Mais je crois que c’est plutôt les bœufs qui l’ont fait venir.
Derrière, il y a A***. C’est un copain qui a habité quelques temps à la maison. Il a déboulé en France d’Espagne (…) et [il] est toujours à droite, à gauche. Il a toujours habité dans des collectifs aussi. Il a fait beaucoup de cuisine à Mimir.
Il y a, derrière, N***. Ça c’est un copain qu’on connaît depuis quelques années aussi. Il a filé pas mal de coups de mains sur des délires, un peu logistiques, à transporter des pavés qu’il avait récupérés (…) pour refaire la cours. Il a filé la patte sur des récup’ de fringues…
Baptiste et R***, à côté. Je dis « Baptiste et R*** », c’est juste qu’ils sont côte à côte et puis c’est qu’ils se sont rencontrés à la maison, qu’ils sont ensemble depuis quelques années. Baptiste était stagiaire de Djeb, à l’époque. Je ne sais plus quand ; en 2011. (Djeb avait son bureau « association Touch-arts » à Mimir ; il n’est pas sur la photo lui). [Baptiste] avait fait un stage d’école de management (parce que lui il a fait une école de management ; ça doit être un des rares copains qui a fait ce parcours là). [Il] s’occupe de toute la com’ à Mimir et [il] a beaucoup de projets en rapport à la musique, à la production d’événements…
R***, qu’il avait rencontrée à la maison, à l’époque. (…) Elle était en formation d’animatrice professionnelle (…) en animation nature. Et puis du coup S*** (…) avait envie d’organiser une semaine du textile. On avait rencontré R*** à cette occasion là. Elle avait organisé pas mal d’ateliers autour du textile et de la teinture végétale
(…)
À côté, il y a Nouns, qui était arrivé à la maison par le biais de copains des Wassingue (c’est une asso’ qui fait de la musique électronique). C’est un très bon percussionniste ! Très, très, très, très bon percussionniste ! Vraiment ! C’est juste un branleur de chef. S’il branlait moins de chèvres, ce mec là vivrait de son art. Mais c’est un truc de ouf ! C’est vraiment, un très, très bon musicien ; mais avec des poils dans la main… Mais bon. Mais, du coup, Il fait de la musique ; il squatte à la maison ; il voit des gens ; il ne se prend pas la tête. (…) Il est arrivé à Mimir par le biais de la musique, par des copains qui font de la musique.
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Et de la récup’ aussi sur la table. C’est rigolo. Là, je vois plein de tartes « alsaco-dégueulasses », des tourtes « chépakoi – P*** S*** » ou machin. Là, on ne fait plus beaucoup de récup’ en ce moment. C’est une photo que j’aurais certainement faite, si j’avais eu l’appareil en phase classique d’année. Une photo de récup’… (Je pourrais te faire le bilan des photos que je n’ai pas faites ou que j’aurais pu faire.)
(…)
C’est quelque chose d’assez riche. C’est vraiment les rencontres ! C’est le fil rouge de ces photos.
Et encore, ce n’est absolument pas représentatif de tout le reste. Tout est support à ça ; le reste on s’en fout.
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Si c’est quoi Mimir : c’est un prétexte. C’est juste un prétexte à la con pour que tout ça, ce soit possible et que les gens se rencontrent, justement les agoras qui manquent dans la ville d’aujourd’hui, toute une démarche de rencontre.
En fait, aujourd’hui se rencontrer, c’est subversif. C’est malheureux à dire mais on en est là, une société tellement individualiste que ça en devient subversif d’avoir des vrais lieux de rencontres.
Et en fait, la rencontre, c’est subversif aussi parce que ça crée ; et la création c’est subversif face aux modèles complètement sériels et normatifs du monde dans lequel on vit.
C’est de la solidarité, par rapport au fait de l’intérêt personnel, par rapport à un certain nombre de choses qui sont intrinsèques au fait de l’humanité latente, de ne pas être des numéros dans un tout.
(…)
Mimir, c’est un village dans la ville…