Alba : C’est la pièce cuisine (…) qui va être la pièce toilettes par la suite.
J’aurais aimé la prendre au moment où elle était encore en fonction. C’était une des pièces les plus importantes de la maison. C’était celle qui continuait à perdurer, même à la fin de l’année dernière, quand les activités du barakawa étaient en train de s’essouffler, quand l’habitat était en train de s’essouffler et les gens sur qui reposait la maison s’essoufflaient complètement.
La cuisine restait un lieu de convivialité et un lieu où il se passait quand même des activités associatives, [qui] continuait à brasser des gens qui étaient extérieurs à la maison.
Je parle des bouffes-boeufs, le mercredi. On voyait toujours, par exemple Hélène, ou Sophia [ndrl : le nom a été changé], qui étaient deux nanas complètement extérieures à la maison, mais qui s’investissaient tous les mercredis, pour venir nous faire une super bouffe. Il y avait de la récup’ qui s’organisait le matin, le mercredi.
Pour moi, c’était vraiment mon jour préféré et c’était vraiment symbolique de la cuisine. Le matin, ça s’organisait, on se levait à dix heures pour aller faire de la récup’. Il y avait la récup’ du marché, puis ensuite, on faisait la bouffe. On décidait du menu du soir. On composait avec les restes et chacun participait, à sa manière. Même si t’avais pas vraiment le temps de passer les sept heures dans la cuisine, toute la journée, tu passais faire un coup de main, faire bonjour, juste à taper la causette et ça c’était vachement marrant. (…)C’était vachement sympa !
J’ai aussi des bons souvenirs de Noël dernier, où on a fait un big festin, en cuisine justement. Ça nous a fait du bien.
Puis les repas en fait, c’est hyper important dans un lieu collectif, ou dans un lieu autogéré. Le repas, c’est vraiment le moment où tu te retrouves, détendu, où tu partages autre chose qu’une réunion, où tu partages autre chose qu’une bière même. Tu partages vraiment une bouffe. C’est un truc que quelqu’un a préparé, généralement avec amour et je trouve que c’est le moment le plus propice pour se retrouver et fonder des liens, vraiment nouer des liens autour d’une équipe.
(…) Si tu ne bouffes pas avec les gens, tu ne les connais pas. C’est vachement important ! Moi, j’étais à fond pour qu’on fasse des repas tout le temps ensemble. Ça me faisait (…) un peu de peine si je préparais, par exemple, un repas et que certaines personnes ne voulaient pas ou ne pouvaient pas être là. Il y avait une espèce de manque.
Pour moi, pour souder une équipe, il n’y a rien de tel que de faire des bouffes, une fois par semaine, parce que ça détend les gens, ça [les] fait sortir du contexte. Ça fait créer un contexte un peu plus familial, amical.
Et donc, la cuisine, c’est un lieu super important dans un lieu comme celui-là.
Olivier : « On a cuisiné des grosses bouffes collectives pour cinq, dix, quinze, vingt, trente, cinquante, voire beaucoup plus des fois. »
Olivier : C’est l’ancienne cuisine, qui est toujours encore un petit peu cuisine aujourd’hui, mais qui va devenir les futurs toilettes.
Il y avait un grand plan de travail orange, au fond là, qu’on ne voit plus, qui maintenant, comme la pièce à côté (qu’on appelle « la main dans le bac ») sert un peu plus de pièce à vivre quand il fait moche dehors.
Plein de bon souvenirs dans cette cuisine, puisque c’est là qu’on a cuisiné des grosses bouffes collectives pour cinq, dix, quinze, vingt, trente, cinquante, voire beaucoup plus des fois.
Et comme moi, justement la cuisine, c’était un des trucs qui m’a amené ici et que je cuisine souvent et que j’aime bien cuisiner, cuisiner pour plein de gens, (…) c’est un endroit qui est important et qui m’évoque de bons souvenirs.
Ophélie : C’était ici que vous faisiez les bouffes pour les bouffes-boeuf ?
Olivier : Ouais, bien sûr !
(…) D’aussi loin que je connaisse, quand je me suis impliqué dans Mimir, c’était the QG [ndlr : pour Quartier Général], la cuisine.
Bon, il y avait le soucis de la vaisselle, qui faisait beaucoup râler pendant les réunions. Et moi, quand je suis arrivé, je n’ai rien demandé à personne, je la faisais tout le temps. Et au bout d’un moment, les gens qui râlaient, qui la faisaient plus depuis longtemps, ben ils finissaient par, de temps en temps, la refaire aussi.
Bon, c’était un peu compliqué comme sujet (il rit), mais au final, on ne s’en sortait pas si mal, niveau bouffe, grâce aux différentes récup’. (…) Plus tu es nombreux, plus tu as la chance qu’il y ait au moins une ou deux personnes qui aient la motiv’ pour faire une bonne bouffe…