Alba : C’est une vue par le dessous de la maison, avec le petit graff’ que Pedro* [ndlr : le prénom a été modifié] nous avait fait, avant de partir. Pedro, qui est une personne que j’aimais beaucoup, au sein de la maison. C’était la force tranquille, qui faisait du staff [ndlr : agrès de jonglage] à côté de ça.
Il était toujours très impliqué dans la cuisine et puis dans chaque travaux. C’était quelqu’un de motivé, qui aimait beaucoup le rock. C’est lui qui a écrit ce poème là, qui se suit dans toute la maison. C’est un peu surréaliste, quand tu traduis. Mais tu comprends le fond : liberté, je t’aime et cetera. Je l’ai pris parce que si jamais, un jour, la façade est refaite, je trouve ça important qu’il reste. Je trouve ça important qu’il y ait une petite trace. [ndlr : la façade a effectivement été repeinte depuis.]
Et puis, je trouve que c’est le côté plus joli. Je préfère ce côté de la maison que le côté à colombages en fait, qui est visible sur le devant. C’est marrant, mais c’est le côté avec justement l’arbre qui se reflète. Quand on mettait des décos avec Morgane, il y avait vraiment un côté « toile blanche » qu’on pouvait peindre. Je me souviens, on avait accroché des tableaux par les fenêtres. C’est vraiment un côté « terrain de jeu », cette façade toute blanche et un peu biscornue (parce que tu vois que c’est pas vraiment droit) qui me plait.
La MAISON MIMIR ! Il n’y en a pas deux ! Donc, tu ne peux pas dire « c’est comme ça » ou « c’est comme ci ». Mais il y a ce côté pas vraiment droit, avec les gouttières, des cheminées qui sortaient par des fenêtres à l’époque (elle rit). Là, on avait une cheminée, là c’était le salon et du coup, t’avais une cheminée qui sortait par là, complètement biscornue, qui était accrochée par le biais de la piaule du dessus, par un truc en fil de fer. Enfin, le côté vraiment de bric et de broc, fait à base de débrouille et de bonne volonté. qui transpirait en fait, vraiment dans cette maison. Après, évidemment, quand tu ne connais pas le contexte, tu vois quoi ? tu vois une maison, les fenêtres ouverte et pour moi ça veut dire beaucoup. Il y a cette jolie lumière avec l’arbre qui se reflète là, sur la maison. Je trouve ça esthétiquement joli. Ce sont des ambiances en fait. T’arrives à 14h, 15h, l’après-midi et que c’est un peu le printemps, [que] tu as un petite brise, que t’as l’arbre qui bouge, c’est ce qui se reflète. Il y a une espèce d’odeur comme ça, qui se dégage… C’est Mimir, cette ambiance en tout cas. Je trouve que le lieu a une âme. Il a vraiment une âme ce lieu. Même dans différentes pièces de la maison, quand tu passes, il y a une âme différente. J’ai toujours senti une âme assez froide, qui me faisait un peu flipper dans la main dans le bac, la pièce derrière la cuisine, où tout est entreposé actuellement. J’ai toujours assez froid. Par contre, t’allais dans la bibliothèque et dans la salle d’art pla’. Tout le premier étage, je m’y suis toujours sentie hyper bien. Dans la cour, au petit matin, c’est super bien. C’est là où je m’y sens le mieux. Je me souviens des moments où Thierry* nous jouait de la guitare le matin. C’était toujours le premier debout. À 7h du matin, tu l’entendais, il imitait le bruit des oiseaux en-dessous de l’arbre et en jouant de la guitare. C’était vachement bien ! Ça manque (elle rit). Ça me manque mais bon… ce qui va venir va être vraiment formidable !