Communiqué du Collectif – 15/10/2015

Les Bains sont à nous et doivent le rester !  

A lire, photocopier et diffuser largement, si vous le souhaitez (en recto-verso) :

Version à imprimer :  Cliquer sur le lien : tract2

Service public/entreprise privée : deux modes de gestion très différents…

La gestion publique vise l’intérêt commun des citoyens.

La gestion privée vise le profit.

La rénovation des Bains municipaux dépendra de ce choix. Elle ne sera pas la même selon que la ville gérera un établissement à vocation municipale, c’est-à-dire populaire, ou qu’une entreprise visera une rentabilité financière, en ciblant une clientèle aisée.

On peut toujours essayer de jouer sur les mots : service public ou service au public, personne n’est dupe devant la manipulation idéologique – et la séance du conseil municipal du 12 octobre nous en a livré quelques perles, que vous pouvez retrouver en ligne sur le site de la ville de Strasbourg. Le point 21 concernait une interpellation du conseiller d’opposition, Jean-Philippe Vetter, sur le projet du maire de privatiser les Bains municipaux. La question était : est-il envisageable que vous reveniez sur une décision prise sans concertation ? Voici nos commentaires aux réponses fournies par Olivier Bitz, chargé de la concertation et par Roland Ries, maire de Strasbourg.

Olivier Bitz : «…depuis des décennies, des activités libérales de nature privée se déroulent aux Bains municipaux. »

Si l’argument vise à banaliser la privatisation annoncée, l’exemple est bien mal trouvé. Il n’y a pas de gestion privée. La Ville loue des locaux avec des baux commerciaux à des exploitants privés. Pourquoi pas, si la Ville défendait correctement ses intérêts ? Cependant, nous n’avons aucune information sur les loyers pratiqués…

Roland Ries : « des activités qui d’ores et déjà sont privées, qui étaient privées à l’époque (…) les kinés, les Bains romains… »

Alors, là, c’est archi-faux – et cela montre, une fois encore, la méconnaissance sévère du maire à propos de l’Histoire des Bains municipaux ! Les Bains Romains sont publics et gérés par la Ville depuis l’inauguration de l’établissement, en 1908. Ce service, auquel bien des Strasbourgeois sont attachés, n’a JAMAIS été privé !

Le dossier est-il si mal connu des édiles qu’ils confondent toutes les activités des Bains, ou prennent-ils leurs désirs pour des réalités ?

Olivier Bitz : « en quoi s’agit-il d’une privatisation, lorsque nous nous interrogeons sur l’utilisation des 5000 m2 qui aujourd’hui sont vides et qui ne peuvent pas donner lieu à privatisation puisqu’il n’y a pas d’exploitation de service public. »

De grâce, trouvez un argument sérieux : il y aurait donc 5000 m2 sans aucun statut foncier ? Une sorte de no man’s land ? Non, ça n’existe pas. La ville de Strasbourg est propriétaire d’un lot foncier bien identifié au cadastre. Elle en laisse une grande partie à l’abandon : cette mauvaise gestion met sa responsabilité en cause ! Il s’agit bien d’un espace public, mal géré.

Olivier Bitz, à propos de la charte votée en juin : « le service public est au cœur du projet de rénovation »

Eh bien non, votre charte ne nous rassure pas : elle ne parle que d’une piscine (là le singulier est à relever) au lieu des deux qui existent actuellement, elle n’évoque par exemple que la fréquentation scolaire et non celle des clubs comme celui des aveugles qui ont des besoins spécifiques non prévus dans les autres piscines de la ville. Rien n’est clair non plus sur les douches préservées. Le sort du reste est scellé : il n’est pas dans la charte.

De plus, il n’est guère envisageable que deux gestionnaires distincts cohabitent dans un même établissement : l’ouverture d’une piscine au public sera donc une charge imposée au gestionnaire privé, la ville payera très cher pour cela (les 3,5 M€ du « déficit » actuel ?) et, tôt ou tard, cette disposition sera supprimée (voir le cas de la piscine Molitor).

Olivier Bitz : La charte « garantit le service de baignade, ce que d’autres villes comme Colmar, Roubaix, Manchester n’ont pas fait »

Voilà ce qui est présenté comme un « défi », un cadeau fait aux Strasbourgeois. Et il cite trois cas de bains transformés (par exemple, en Alsace, Colmar) en omettant ceux qui ont été maintenus dans le giron municipal (Mulhouse). Par ailleurs, dans le cas de Colmar et de Roubaix, les établissements étaient fermés lors de la reconversion. Ce qui n’est pas du tout le cas des Bains de Strasbourg, toujours en activité.

 Roland Ries : « Je pratique la concertation depuis fort longtemps » ; puis, à propos de la privatisation : « ce cadre, effectivement, je l’ai fixé au préalable »

Vous avez annoncé, Monsieur le maire, à la télé, dans la presse, dans vos interventions et vous venez de le confirmer en CM, qu’il y aurait une privatisation des Bains municipaux : c’est une décision unilatérale ; sans concertation.

Vous nous avez refusé l’accès aux informations sur des études payées par nos impôts. Or chaque citoyen a le droit de connaître les dépenses engagées jusqu’au dernier centime. Vous ne respectez pas les droits des citoyens.

Vous nous avez fourni un document caviardé pour cacher les noms, les sommes dépensées, les coûts envisagés et même les propositions du consultant. Vous ne trouvez pas cela insultant pour les citoyens ?

Vous nous refusez le droit de faire signer dans l’enceinte de l’établissement la pétition de défense des Bains municipaux : comment comptez-vous évaluer l’opinion publique ? Où est le droit à l’information, au débat ?

Vous organisez des conférences publiques : nous y écoutons des orateurs qui disent des choses intéressantes (les Bains sont en très bon état de conservation, il s’agissait en 1908 d’un établissement remarquable et particulièrement innovant socialement et techniquement…) mais le débat y est réduit à la portion congrue et quand, à la fin de la séance, nous avons posé des questions, nous n’avons obtenu aucune réponse de fond.

Roland Ries, sur le coût de la rénovation : « 30… 35 millions d’euros »

Il faut vous croire sur parole puisque vous n’avez jamais énoncé clairement à quel programme correspondent ces chiffres. En revanche, sur l’une des études que nous nous sommes procurée, il est question de deux scénarios, qui se chiffrent à environ 20 millions d’euros (pour un coût annuel, investissement compris, de moins de 2 M€), budget similaire à celui de la belle rénovation des bains, financée par la commune de Darmstadt (22 M€). Sans parler des Bains de Gotha (19 M€) et de tant d’autres en Allemagne.

D’ailleurs, de quelle rénovation parlez-vous, pour avancer un budget si important ? L’option hôtel de luxe, déjà évoquée par votre adjoint, est-elle toujours valable ? Nous avons écouté l’exposé de l’architecte, le 16 septembre : le bâtiment est en bon état dans toutes les parties fondamentales de sa structure. Seul un projet pharaonique coûterait cher.

Roland Ries, sur l’augmentation des impôts locaux : « comment financer… sans augmenter les impôts ? »

Justement, les élus doivent faire des choix politiques. Combien l’Ecole internationale,  que ne fréquenteront que peu d’enfants strasbourgeois a-t-elle coûté à la Ville ? Vous n’avez pas parlé de hausse d’impôts lors de l’approbation d’autres budgets : le Palais des Fêtes, le Palais des Congrès et même le quartier d’affaires… Pourquoi la rénovation des Bains a-t-elle, seule, le privilège du chantage à la hausse de l’imposition ?

Nous sommes portés par tous les Strasbourgeois qui disent que les Bains sont à nous et doivent le rester, et nous espérons tous que nous pourrons continuer à fréquenter les Bains municipaux de Strasbourg, s’Stadtische Schwimmbad.

Strasbourg, le 15 octobre 2015

Le collectif La Victoire pour tous

DNA – Courrier des lecteurs : La Lettre du Collectif – 17/07/2015

Et ce matin, dans les DNA, notre Lettre du 7 juillet est publiée en Courrier des Lecteurs, page 41 :

Un établissement de bains coupé en morceaux ? 

DNA couriier des lecteurs 17 juin

Il ne manque que la première phrase et les deux derniers paragraphes. Lire le texte complet : 

La Lettre du Collectif – 17 juillet 2015

 

Lettre recommandée à R.Ries et R.Herrmann – 06/06/2015

Voici le texte de la lettre envoyée par le Collectif, en recommandé, à Roland Ries et à Robert Herrmann, en date du 6 juin 2015 : 

Collectif La Victoire Pour Tous

A l’attention de

M. Roland Ries, Maire de Strasbourg
M. Robert Herrmann, président de Strasbourg Eurométropole
Ville et Eurométropole de Strasbourg
1, parc de l’Etoile
67076 Strasbourg cedex

Strasbourg, le 6 juin 2015

Objet : demande de documents concernant les Bains Municipaux
Lettre recommandée avec A.R.
Monsieur le Maire de Strasbourg,
Monsieur le président de l’Eurométropole,

Nous avons adressé un courrier à M. Olivier Bitz, en date du 13 mai dernier, afin de lui demander l’accès aux études réalisées jusqu’à ce jour sur les Bains municipaux.

A ce jour – et malgré diverses relances – nous n’avons toujours pas eu de réponse de sa part. Ce qui est fort étonnant, surtout après les déclarations de M. Bitz à la presse (Rue89, 07/05/2015) : « Les études sont des documents administratifs auxquels chaque citoyen peut avoir accès, c’est tout à fait normal. Il n’y a rien de caché. »

Comme nous l’avons déjà signalé, l’examen de ces documents est important pour nourrir la réflexion du Collectif sur l’avenir des Bains. Or, plus de trois semaines se sont écoulées depuis notre demande et, face à votre urgence manifeste de traiter le dossier de rénovation des Bains municipaux, nous comprenons encore moins l’absence de réponse de M. Bitz.

C’est pourquoi nous nous adressons à vous et vous signifions, par la présente, notre demande formelle de prendre connaissance de l’ensemble de ces documents.

Ainsi, outre l’analyse de la structure du déficit des Bains (2 M€… ou 3,5 M€, comme l’affirmait Fréderic Thommen lors de notre rencontre du 25 avril ?), nous vous prions de nous préciser quelle étude a abouti à une estimation de 30 millions d’euros pour la rénovation et la remise aux normes de l’établissement.

Par ailleurs, pour mieux comprendre vos propos, nous  vous remercions de nous faire parvenir l’étude d’impact d’un investissement de 30 millions d’euros sur le budget de la Ville, avec tableau d’amortissement, ainsi qu’une évaluation de l’impact financier de la non-utilisation de nombreuses surfaces.

Pour que l’information soit complète, nous élargissons notre demande à toutes les études réalisées ayant rapport aux Bains Municipaux, ainsi que sur le coût relatif à chaque prestation. Pour faciliter votre recherche, voici une liste (non exhaustive) des études en question :

  1. Étude réalisée par l’agence Rey+Lucquet, 67000 – 1998/1999
  1. Enquête sociologique portant sur les usagers / usages des lieux                 …/…
  1. Étude de définition : État des lieux, inventaire prospectif et analyse des besoins et historiques / Scénarii d’intervention et pré programme / Programme technique détaillé –ISC INGENIERIE SPORTIVE ET CULTURELLE, 78100 Jean‐Paul Philippon architecte, Aemco, BTP Consultants, Océade Ingénierie – 2008/2009
  1. Prestations de communication pour la restructuration des Bains municipaux–18/05/2010
  1. Assistance à maîtrise d’ouvrage, mission exploratoire sur les potentialités / restructuration et gestion des Bains municipaux – 13AVRIL CONSEIL, 67000 – 18/03/2010
  1. Assistance à maîtrise d’ouvrage, détermination, vocation et localisation d’une piscine – ISC INGENIERIE SPORTIVE ET CULTURELLE, 78100 –02/11/2009
  1. Étude de faisabilité (compl) construction nouveau centre aquatique – 2010 ISC INGENIERIE SPORTIVE ET CULTURELLE, 78100
  1. Étude concernant le schéma directeur des piscines de la CUS – ISC INGENIERIE SPORTIVE ET CULTURELLE, 78100
  1. Enquête de satisfaction auprès des usagers des piscines – ED FIELD, 67100 – 28/05/2014
  1. Assistance juridique, financière et fiscale dans le cadre du choix du mode de gestion et de la mise en œuvre de la procédure relative à la rénovation et l’exploitation des bains municipaux de Strasbourg – 2010 – Finance Consult / Sartorio/Algoe – 75009 Paris.
  1. Bains Municipaux de Strasbourg, dossier CUS, 2010 – Cf. cité dans la bibliographie du Mémoire de Projet de Fin d’Etudes 2012 – INSA Strasbourg – Ribstein Adèle – « Piscine à quai, un tremplin pour Starlette, à Strasbourg » – directeur de diplôme : Frédéric Thommen

Avec nos remerciements anticipés, veuillez agréer, Monsieur le Maire, Monsieur le président de l’Eurométropole, nos sentiments les meilleurs,

Pour le Collectif La Victoire Pour Tous,
Bernard Aghina, Anne Froesch, Joël Henry, Frédéric Kosman, Didier Laroche, Jean-Daniel Moussay, Myriam Niss, Françoise Olivier-Utard, Maurice Schaeffer, Liane Zoppas

Réponse à Olivier Bitz – 05/05/2015

Suite à notre entretien avec Olivier Bitz, en date du 25 avril 2015, l’adjoint nous avait invités à une deuxième rencontre. Relayé par le maire, il a déclaré lors du Conseil municipal du 22 juin que le Collectif s’était refusé de le revoir. Ce qui est vrai – cependant rien n’a été dit à propos de nos raisons… 

Pour mieux comprendre le contexte, voici un extrait de notre confirmation du premier rendez-vous proposé par l’adjoint (réponse envoyée à son assistante, qui nous avait contactés le 22 avril) : 

Sachant que cette réunion pourrait permettre à monsieur Bitz de nous communiquer les informations utiles sur l’état d’avancement de ce dossier, et en particulier le « scénario » auquel fait allusion le troisième point du contenu de la mission  de maîtrise d’œuvre pour la réalisation d’un diagnostic architectural etc. (page 7/11), nous vous confirmons notre intérêt pour cette rencontre (…). 
A partir de ces informations, susceptibles de dissiper le flou qui entoure la connaissance, par le public strasbourgeois, des objectifs de l’équipe municipale, nous pourrons préciser notre point de vue, en tant que collectif porteur de l’attachement qu’un large nombre de concitoyens exprime sur la protection, la nécessaire restauration et la fonction sociale actuelle de cet établissement.

Et voici notre réponse à cette deuxième invitation, en lettre transmise à Olivier Bitz le 5 mai 2015 : 

Monsieur Olivier BITZ
Adjoint au Maire
chargé du dossier « Bains municipaux de la Victoire »

Monsieur l’Adjoint,

Le Collectif « La Victoire pour tous » avait répondu favorablement à votre invitation à la réunion du 25 avril dernier, en signalant que nous espérions, au-delà des éléments qui sont connus depuis longtemps, recueillir de votre part des précisions sur les conditions par lesquelles la ville de Strasbourg souhaitait confier la gestion du dossier des Bains municipaux à la SPL Les deux Rives. Suite au compte-rendu de cette réunion, où le collectif était représentée par Mme Zoppas et MM Aghina, Kossman et Schaeffer, il ne nous apparaît pas que la ville souhaite communiquer sur les objectifs et le déroulement de ce qui apparaît de façon tout-à-fait officielle comme un dessaisissement des services de la Mairie, jusqu’à présent compétents pour gérer ce type d’opération.

Sans parler du fonctionnement propre aux SPL, très éloigné de celui d’un établissement public bien qu’il fonctionne avec des ressources publiques, nous constatons que la ville pose en préambule de toute concertation le fait acquis d’un abandon d’une responsabilité, dans les domaines du sport et de la santé, qui faisait honneur à la ville depuis la création des Bains en 1908. Les raisons pour lesquelles les responsables actuels campent sur cette position de principe, contrairement à de nombreuses opérations pour lesquelles la ville s’engage, même s’il ne s’agit pas d’un patrimoine public (Manufacture des Tabacs), ne sont jamais explicitées en dehors d’une somme souvent évoquée (30 à 35 millions d’euros selon les moments) dont on n’a jamais expliqué à quel cahier des charges (ou « scénario » pour reprendre le terme utilisé dans les documents officiels) elle correspondait.

Nous considérons qu’une nouvelle rencontre qui se limiterait à reprendre les éléments de discussion déjà connus ne ferait absolument pas avancer les choses et nous préférons, plutôt que de dilapider aussi bien votre emploi du temps – et celui de vos collaborateurs – que celui des membres du collectif, espérer que des informations seront bientôt portées à la connaissance de nos concitoyens, leur permettant de donner leur point de vue sur le projet porté par les élus en charge de la rénovation des Bains, qui reste notre souci commun, avant d’être placés devant le « fait accompli ».

Vous avez proposé, lors de notre précédente réunion, un débat « sans préalable sur l’avenir des BMS ». Le collectif « La Victoire pour tous » est tout à fait favorable à un tel débat.

En conséquence, il revient donc à la municipalité de lever ses propres préalables; à savoir la privatisation élargie des BMS, telle que vous l’avez formulée en ouvrant la réunion, et la transmission du dossier à une société privée, dénommée « Société Publique Locale  » abondée par des fonds publics provenant des impôts de nos concitoyens.

Veuillez agréer, monsieur l’Adjoint au Maire, nos sentiments les meilleurs.

pour le Collectif :
Didier Laroche

Pour toute correspondance : bm.lavictoirepourtous@gmail.com

Les Bains à la SCMHA – Société pour la Conservation des Monuments Historiques d’Alsace – juin 2015

Les Bains de Strasbourg : patrimoine municipal en danger !

Tribune publiée dans la lettre d’information de la SCMHA – Société pour la Conservation des Monuments Historiques d’Alsace – juin 2015, pages 2-4

Ci-après, les trois pages, pour lecture. 

Mais vous pouvez aussi les consulter dans la lettre d’information en question, en cliquant sur le lien suivant : SCMHA – Bains de Strasbourg (voir pages 2-4)

SCMHA_page 2

SCMHA_page 3 SCMHA_page 4

 

La Lettre du Collectif – 7 juillet 2015

A propos des Bains municipaux de Strasbourg…

Après la délibération votée par le Conseil municipal du 22 juin et le Conseil de l’Eurométropole du 26 juin : analyse par le Collectif « La Victoire pour tous » des propos tenus lors de ces séances. 

Dessin de Fritz Beblo

Le débat sur la rénovation des Bains, le collectif l’a porté dans la cité. Il a impacté aussi le discours de la municipalité, qui l’a évoqué à plusieurs reprises, ce qui marque la reconnaissance de notre action. La délibération a été adoptée, mais après des débats que l’exécutif a délibérément choisi d’abréger et malgré des voix contre (14 en CM ; 10 et 2 abstentions  en CE). Il n’y a donc pas de consensus et, des interventions d’élus de la majorité laissent penser que, sauf passage en force, la rénovation des Bains par privatisation ne se fera pas aussi simplement que prévu.

Cependant, rien n’est acquis ni garanti. Malgré les propos consensuels sur la qualité de l’établissement et sur son état de dégradation… la majeure partie de l’établissement a été oubliée dans les discours ! Et la charte qui accompagne la délibération laisse transparaitre de fait un objectif de démembrement des Bains municipaux.

Un établissement de bains coupé en morceaux ?

L’établissement géré par la ville est aujourd’hui composé de deux piscines, de salles de bain, d’un sauna et de bains romains. Or, seul un bassin et des douches ont été évoqués comme pouvant garder l’accès au grand public, sauna et bains romains étant considérés comme « pas compris » dans cette offre… Quid du reste de l’établissement de bains ? Il nous apparait que le projet distingue désormais trois entités :

  • Une piscine, à gérer dans le cadre d’une mission de service public
  • Des douches, restant dans le cadre d’un service public traditionnel
  • Tout les reste, plus de 2/3 de l’établissement, dont le statut n’est tout simplement pas évoqué, ce qui laisse entrevoir un projet qui s’écarte considérablement de la vocation originelle de l’établissement, conçu pour l’hygiène et la santé, dans un esprit de mixité sociale et d’appropriation d’un bien commun.

Encore une mission d’étude !

Une mission d’étude a été commandée par la Ville et l’Eurométropole à la SPL des Deux Rives, coût initial : 135 000€ HT. Mais ce n’est pas la SPL qui la réalisera : selon l’appel à la concurrence que nous avons mis au jour quelques jours avant la délibération, elle se chargera du recrutement d’un prestataire, dont la mission portera sur la définition du projet, ainsi que sur les modalités de financement des travaux et « d’exploitation de l’équipement rénové ». Ville et Eurométropole se désengagent ainsi du financement et de l’exploitation. Contrairement aux termes de la délibération, la SPL n’est donc pas compétente pour la réalisation de l’étude en question : elle agit en tant qu’intermédiaire…

Rappelons au passage que plusieurs études pour un coût bien supérieur à 500 000€ ont déjà été produites sur la rénovation des Bains.

Des contre-vérités sur le déficit et le coût des travaux

Depuis 2010, l’exécutif local communique sur le « déficit » des Bains – estimé aujourd’hui à 3,2 millions d’euros par an – et sur le coût de la rénovation : le chiffre avancé est de 30 millions d’euros (devenu entretemps 40 M€, au Conseil de l’Eurométropole), sans que nous aient été fournis d’éléments pour étayer cette évaluation.

La responsabilité du déficit qu’avance R. Hermann, est à attribuer aux municipalités successives qui ont eu en charge sa gestion. Or, au cours des 25 dernières années, 19 sous gouvernance des Socialistes – dont 10, avec R. Ries en tant que maire– R. Herrmann en a eu la responsabilité directe en tant qu’adjoint aux Sports, avant de devenir premier adjoint. Aucune initiative n’a pourtant été prise pour rénover les Bains, diversifier ses prestations, accroitre son attractivité, élargir ses amplitudes horaires, mettre en œuvre des économies d’énergie. Au contraire, l’on a supprimé des prestations (massage) et souvent réduit les horaires par le maintien de bassins fermés…

Dans la plus grande contradiction, le rapport de présentation au CM, en évoquant les objectifs fondamentaux du projet de rénovation, engage Ville et Eurométropole à « financer le projet à un coût de fonctionnement constant pour les collectivités », soit 3,2 millions d’euros par an. Dans les bains rénovés, une subvention de 3,2 M€ continuerait donc d’être affectée aux Bains.  Ce déficit aurait mystérieusement presque triplé en 5 ans (1.2 M€ en 2010, cf. l’atelier de projet) ? Ces 3,2 M€, critiqués aujourd’hui pour le fonctionnement de l’établissement de bains, deviendraient acceptables demain, alors qu’on ne garderait qu’un bassin et quelques douches accessibles ? 

Une transparence affichée dans les discours… mais pleine de zones obscures.

Le Collectif a refusé la deuxième rencontre proposée par O. Bitz notamment parce que ce dernier nous a refusé l’accès aux études que nous lui demandions (voir l’intégralité de la lettre de réponse à O. Bitz, sur le site). Il ne nous est toujours pas possible d’ailleurs d’accéder à ces documents, pourtant publics et légalement accessibles. Cette demande a cependant été relayée largement, au cours de ces Conseils, par l’opposition et également par un membre de la majorité.

Le Collectif s’est toujours déclaré ouvert au débat. La volonté de l’éviter est le fait de la municipalité : chargé du dossier, O. Bitz a choisi de rencontrer séparément les acteurs, le dépôt de la pétition n’a pas été autorisé à l’intérieur des Bains, un média a été interdit de visite des Bains en compagnie du collectif, interdiction niée par O. Bitz de façon mensongère… 

Le Collectif La Victoire pour tous reste plus que jamais mobilisé pour la rénovation des Bains municipaux et le maintien de toutes ses fonctions dans le service public.

Que ce prestigieux établissement reste un lieu de bain public au service de tous et accessible à tous!

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Voir, à ce propos (cliquer sur le lien) : 

Les Bains chez les eurométropolitains… 

Lettre ouverte aux Conseillers municipaux de Strasbourg à propos des Bains municipaux 

Lettre ouverte aux Conseillers eurométropolitains à propos des Bains municipaux

Réponse du Collectif à Olivier Bitz – 05/-5/2015

Lettre recommandé à R. Ries et R. Herrmann – 06/06/2015

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Lettre publiée dans les DNA du 17/07/2015 : DNA – La lettre du Collectif – 17/07/2015