« Cette vieille maison qui a une sacrée histoire » – Olivier – 2016

« Maison Mimir, 18 rue Prechter, Strasbourg » par Olivier, 2016

Olivier : Une photo de la maison de dehors. On voit bien les jolis colombages de cette vieille maison qui a une sacrée histoire. (…)

Elle est vieille ! (…) Au départ, il y avait deux maisons séparées au milieu. Et justement, c’est pour ça que tu vois des étais dans la cage d’escalier. C’est parce que c’est une cage d’escalier qui a été rajoutée et qu’elle n’est pas rattachée au reste de la maison. Résultat, si tu ne fais pas gaffe avec les poutres, t’as le bordel qui va s’effondrer. Parce que ce sont deux maisons en une. C’est pour ça, des fois, que les niveaux, d’un côté à l’autre, ne sont pas toujours les mêmes.

J’aime bien les colombages. Ça rappelle les vieilles techniques de construction. (…)Bizarrement, aujourd’hui, dans tous les chantiers participatifs, les gens commencent à refaire exactement la même chose, tout ce qui est éco-construction. Ce n’était pas une si mauvaise façon de construire apparemment.

Sinon sur l’histoire, ce que je sais, c’est que la maison a été, je ne sais plus ce qu’elle était avant la deuxième guerre mondiale. Ensuite elle a servi de QG, pendant la guerre, à l’occupant, donc aux allemands. Je crois que déjà à l’époque, un peu avant et un peu après, c’était un bordel. Très rigolo par rapport à ce qu’on en fait aujourd’hui. Elle a été, à la suite de la fermeture du bordel, rouverte en tant que « centre social d’accueil » (…) : [le foyer Prechter]. [Le foyer] a été fermé et c’est suite à cette fermeture qu’elle a commencé à être occupée [par les mimiriens].

Et l’argument comme quoi, justement, on n’allait pas simplement faire les gros punk, mais qu’on avait un projet établi, pour en refaire un lieu social, finalement, ça fait mouche aussi à cause de l’histoire du lieu.

Ophélie : (…) Ça a été un lieu social, ça a été un bordel, ça a été un hôtel et on a fait venir l’archéologue. Il a fait une étude (…) là-dessus et il nous racontait le début de l’histoire de la maison. Peut-être que tu en as entendu parlé aussi, il nous a expliqué qu’au départ, c’était le testament d’une nana [Elisabeth Schaffner] qui a légué son argent pour qu’on construise douze maisonnées avec chaque fois une Stub, une [cuisine] et des chambres…

Olivier : Ouais, c’était des petites maisons.

Ophélie : … pour des gens « pauvres, mais honnêtes ».

Olivier : Ah ! Tiens donc !

Ophélie : 1550. C’est ouf !

Olivier : Wouah ! Et ils ont retrouvé l’acte de ça ?

Ophélie chuchotte : oui.

Oliver : Oh la vache !

Ophélie : C’est encore plus légitime car ça fait encore plus mouche !

Olivier acquiesçant : hm hm hm hm !

Ophélie : Parce que ça fait cinq siècles.

Olivier : Ah oui complètement ! C’est exactement ce que j’avais dans l’idée en te racontant cette histoire ! (…)

Petit détail amusant cependant : ça se voit que c’est une maison qui a été construite par des gens à la base, qui n’étaient pas totalement (…) pauvres, pour une raison toute bête, c’est que quand tu regardes une maison alsacienne, il y en a deux types. Il y a celle où les colombages vont jusqu’en bas (d’ailleurs je n’ai pas vu comment c’est en bas, parce qu’on ne voit pas le rez-de-chaussée ici [ndlr : ils ne vont pas jusqu’en bas] ) (…) et il y a celles où le [rez-de-chaussée] est complètement en pierres et où, seulement, à partir du premier étage, ce sont des colombages.

Moi, ce qu’on m’a expliqué, c’est que les maisons où les colombages vont jusqu’en bas, c’était les maisons des pauvres, parce que celles là, il fallait qu’ils puissent les déplacer rapidement, pour les reconstruire ailleurs, notamment s’il y avait des crues ou des guerres. Et que, par contre une fois que t’avais un peu d’argent, que t’étais établi, notamment dans des villes, quand elles étaient fortifiées et que tu n’as pas besoin de bouger ta maison, ben à ce moment là, tu faisais le [rez-de-chaussée] en pierres parce que c’était plus solide. Et ensuite, tu posais les colombages par dessus.

Je connais vaguement. Un jour quelqu’un m’a dit cette distinction entre les maisons alsaciennes…

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Une réponse à « Cette vieille maison qui a une sacrée histoire » – Olivier – 2016

  1. w dit :

    « rouverte en tant que « centre social d’accueil » pour quelques billes »
    Je ne comprends pas bien cette phase…

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