Edito du 21 juin 2015 :
UNE CHARTE POUR LEURRER L’ÉLECTEUR
La ville de Strasbourg persiste et signe dans la mauvaise foi et montre un peu plus son fond réactionnaire.
Le collectif « La Victoire pour tous » apparaît comme le seul interlocuteur digne de ce nom face à la machinerie municipale qui poursuit son travail d’enfumage, indigne d’une ville qui se veut progressiste.
Son dernier coup ? Proposer une « charte », soumise au vote lors du prochain conseil municipal, qui va mettre l’élu devant le choix d’entériner ce qui a été décidé en haut lieu ou de passer pour un obstacle au « progrès ». Cette charte veut garantir qu’une partie des bains municipaux sera destinée au grand public. Foutaises quand on sait que cette charte n’est là que pour donner un verni démocratique à une décision inique. Que l’on relise l’article des DNA du 20 juin dernier, « Exit le Marriott, place au Radisson blu ».
Qu’on ne se leurre pas. Tout est en place, tout est pratiquement décidé. La plus grande partie des bains sera privatisée. Le collectif a demandé que lui soit adressé les études demandées par la ville en vue de cette privatisation. Silence de la ville, qui, en revanche, envoie maintenant la police surveiller de près les pique-niques du jeudi organisés devant les bains municipaux.
Monsieur Bitz, qui a soigneusement ignoré le collectif, déclarait sur Rue 89 (le 19 juin), « nous voulons un vrai débat public et non qu’il soit monopolisé par une minorité ». Le débat est donc monopolisé par une soi-disant majorité, celle qui prétend diriger la ville dans l’intérêt commun. Monopolisé ou confisqué ? Comme toujours, la ville oppose à ceux qui agissent, en l’occurrence le collectif, la majorité silencieuse. Celle que seuls les élus entendent les voix lui dire qu’il faut privatiser. Est-ce Jeanne d’Arc qui nous dirige ?
Il n’y a donc aucun dialogue possible, aucune concertation n’est engagée. Seules les forces du capital trouvent l’oreille d’une municipalité qui ose encore se dire de gauche. La gauche des réactionnaires, sans aucun doute.
Pour conclure, dans Le Monde de ce dimanche, un article intitulé « A Bâle, la soupe à l’art se déguste froide », avec cette belle métaphore tout à fait applicable à l’affaire des bains municipaux : « quelques collectionneurs assez naïfs pour écouter leurs conseillers artistiques, dont un vieux de la vieille dit : « ils ont trois noms d’artistes en tête, quand ils ont une tête ». C’est bien de cela qu’il s’agit : la ville a cessé de penser.
Pour accéder au site de l’association : www.piscinespourtous.wordpress.com