Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, symboles de la résistance des femmes et de la lutte contre le dictateur Trujillo, furent violées et assassinées par les hommes de main du dictateur. Depuis, le 25 novembre est reconnue comme la journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Cette année, en fRrance, l’appel à se mobiliser dans le cadre de cette journée de lutte antisexiste s’est fait en parallèle à de nombreux appels à blocage et de convergence massive sur Paris par le mouvement des gilets jaunes. Le risque étant pour la mobilisation féministe appelée depuis plusieurs semaines de se retrouver noyée dans la masse, invisibilisée, voire même ignorée, comme le sont bien trop souvent les mobilisations faites par et pour les femmes et minorités… La mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles a finalement réuni plus de monde que celle des gilets jaunes.
En Alsace, à l’occasion de cette journée internationale de lutte contre les violences faite aux femmes, deux événements avaient lieu : une marche de jour mixte à Mulhouse et une marche de nuit en mixité choisie (femmes et personnes transgenres) à Strasbourg. Nous avons soutenu, diffusé et rejoint ces deux appels locaux à manifestation, car pour nous le combat contre le système patriarcal est essentiel et indissociable de la lutte antifasciste.
A Mulhouse, le rassemblement, appelé officiellement par NousToutes68 et organisé avec des associations et collectifs locaux, a rassemblé plus de 350 personnes, ce qui est loin d’être un chiffre négligeable. La marche à Mulhouse a été pour nous l’occasion d’affirmer nos solidarités avec les femmes du monde entier, notre détermination à abattre l’Etat patriarcapitaliste et raciste. Lors de cette marche, nous avons également relayé l’appel de la manifestation de nuit en mixité choisie de Strasbourg. Ceci dans l’objectif de faire connaître d’autres moyens possibles de mobilisations féministes et faire entendre d’autres axes d’organisation et d’autres problématiques, où l’Etat n’est plus un interlocuteur légitime. En effet, les politiques de l’Etat perpétuent pleinement les violences sexistes et lgbtqphobes et ses lois répressives ne remettent aucunement en cause leur origine qu’est le patriarcat et ne sont qu’un moyen pour lui d’assouvir son autorité sur le peuple.
Les femmes du groupe se sont ensuite rendues à Strasbourg (#FemmesDeter) pour rejoindre la marche en mixité choisie, où 200 femmes et personnes transgenres étaient présent.e.s. La dynamique sans mecs-cis rend l’atmosphère très différente d’une manifestation classique. Les slogans de concerné.e.s sont lâchés, et fusent de tous les côtés, chacune pouvant les lancer à sa guise et selon le rythme voulu, et sont régulièrement repris en chœur par l’ensemble des participant.e.s, chose rare qui donne de la force et fait bien plaisir. L’ambiance est joyeuse et dynamique : danse, chants, instruments de musique, sono diffusant des musiques variées (chants révolutionnaires kurdes, rap, RNB, etc.), performance artistique à la peinture rythment la marche. Plusieurs arrêts au milieu de carrefours, bloquant momentanément la circulation, ont été faits au cours de la marche pour laisser la parole aux organisateur.ices afin de faire entendre les revendications spécifiques de cette manifestation. L’organisation est carrée, on s’y sent bien et en sécurité, peu d’encadrement policier aussi pour une fois… ça respire ! La manifestation de nuit ne passe pas inaperçue dans la ville, et c’est tant mieux ! Moment festif arraché à la normalité pas si tranquille de la rue pour rendre audible l’insupportable réalité de l’omniprésence des violences sexuelles et sexistes partout, y compris au foyer, et notre volonté de les combattre sans relâche par nous-même, en se regroupant, en libérant la parole, en partageant des outils et du savoir-faire, en mettant en pratique notre capacité à nous organiser et à nous défendre ! Car ça commence ici et maintenant.
« Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes radicales en colère » ; « A bas le patriarcat, le capitalisme et le racisme d’Etat » ; « Fachos, machos, vous nous cassez le clito! » ; « Siamo tutte antifasciste » ; « Alerta Alerta Feminista » ; « De l’air, ouvrons les frontières » ; « Solidarité avec les sans-papières » ; « Violences d’Etat »
De Mulhouse à Strasbourg, sororité antifasciste!
Les meufs de l’Action Antifasciste Mulhouse Haut-Rhin