Mimir faire revivre un bâtiment abandonné depuis 11 ans

 » un nouveau projet de squat est mis en œuvre.
Ça se passe dans un bâtiment abandonné depuis 11 ans. Quand on sait qu’il y a plus de 10 000 logements de libres à Strasbourg, depuis des années, c’est très étonnant qu’il n’y en ai pas plus qui fassent le pas.

Mais il est probable, que les responsables de la mairie, sortent de leurs chapeaux un projet social, pour virer Mimir. Ils l’ont déjà fait pour le squat la Belle Mire, qui accueillait une dizaine de personnes. »

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Pour en savoir plus sur le projet visitez le site internet de Mimir
Mimir 18 rue Prechter à Strasbourg

Fin de la trêve hivernale. La crise du Logement est toujours là

Après les avancées de la municipalité PS/Verts, concernant le front du logement à Strasbourg — suite à la mise en place de la taxe logements vacants, de la construction de 2000 logements, de la mise en œuvre d’une Garantie des Risques Locatifs (plus de détail dans l’article des DNA en fin de billet) et une reculade, suite à l’expulsion du squat rue de l’abbé le Mire — ça sentait le retour au ronronnement tranquille du dossier logement.
Et pour votre information, il y a encore approximativement 18 000 demandes de logements sociaux, au rythme actuel, le problème ne sera résolu que dans 7 ans. (si on rajoute la remise sur le marché de logements privées)
Pour compliquer le tout, la politique menée au niveau national, fait que les budgets de la ville sont à la baisse.
C’est plus un ronronnement qui nous pend au nez, mais un engourdissement digne des SDF, dans le rude hivers Strasbourgeois.

Quai Jacques Sturm, hiver 2007 crédit photos Evelyne Jolie

Mais grâce aux deux projets suivants, le sujet risque de revenir à la mode.

Un réseau RéSEL se met en place

La première information c’est qu’un réseau se met en place contre les expulsions, en augmentations régulières pour les locataires.
Il se nomme RéSEL 67,Réseau Stop aux Expulsions de Logement.

Le but du RéSEL est de rompre l’isolement des personnes menacées d’expulsion et de créer autour d’elles un réseau de solidarité grâce aux ami-e-s, voisin-e-s, parents d’élèves ou collègues… dans l’objectif de l’abandon de la procédure ou du relogement.
Avec l’approche de la fin de la trêve hivernale les membres du RéSEL 67 réclament un moratoire sur les expulsions locatives. Ils demandent également l’abrogation de la loi BOUTIN et de ses articles qui concernent toutes les remises en cause du droit au logement, en particulier pour les locataires HLM. Dans un contexte de crise qui s’accentue, les membres du RéSEL exigent l’arrêt des saisies ventes qui punissent les plus fragiles.

Le réseau RéSEL est constitué par : la CNL 67 (Confédération Nationale du Logement), la CSF 67 (Confédération Syndicale des Familles) et le DAL 67 (Droit au Logement), rejoints par ATTAC Strasbourg.

Mimir faire revivre un bâtiment abandonné depuis 11 ans

La deuxième information, c’est qu’un nouveau projet de squat est mis en œuvre.
Ça se passe dans un bâtiment abandonné depuis 11 ans. Quand on sait qu’il y a plus de 10 000 logements de libres à Strasbourg, depuis des années, c’est très étonnant qu’il n’y en ai pas plus qui fassent le pas.

Mais il est probable, que les responsables de la mairie, sortent de leurs chapeaux un projet social, pour virer Mimir. Ils l’ont déjà fait pour le squat la Belle Mire, qui accueillait une dizaine de personnes.

Ce squat proposait quelques activités culturelles. Ça ne coûtait pas un Copec à la collectivité et ça rendait service à pas mal de monde.

A la place de La Belle Mire, il devrait y avoir un lieu d’accueil social. En attendant, c’est une boite de sécurité qui est payée, à garder une maison rendue invivable par les services de la ville, en détruisant les fenêtres et murant toutes les ouvertures.

Résultat 10 personnes à la rue avant l’hiver. Un gâchis, humain, créatif et financier.

Pour en savoir plus sur le projet visitez le site internet de Mimir

ou passez au 18 rue Prechter à Strasbourg

Les deux initiatives ont besoin de votre soutien !

En passant vite fait, Je vous signal que les Pieds Nickelés sont ressorties, le thème en est… la crise du logement.
Et en plus un des deux auteurs est de Strasbourg et ancien des Arts Déco de Strasbourg.

Mais au fait c’est quoi le front du logement à Strasbourg ?

Rapide historique

  • Première réunion des associations (à l’initiative de Micha Andreieff. Communiqué de presse en fin de billet) le 14 mars 2009, a permis de présenter la réalité de 10 500 logements privés vides, d’exposer des orientations pour tenter de remettre ces logements sur le marché locatif. L’Adjoint au Maire, chargé du logement, Philippe Bies, s’est engagé à étudier la mise en place de la THLV.
  • La seconde réunion, le 20 juin 2009, a porté essentiellement sur la taxe d’habitation des logements vacants et l’hypothèse de mise en place d’une structure qui pourrait assurer concrètement la reconquête de ces logements vacants. Au cours de cette réunion nous avons reçu l’assurance qu’une délibération sur cette taxe serait présentée au conseil municipal de septembre 2009.
  • Le 14 septembre 2009 la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV) était adoptée à l’unanimité par le conseil municipal.
    Information sur la taxe logements vacants
    : Loi n° 2006-872 du 13 juillet 2006 article 47
  • Fin 2009 des logements vacants, destinés à la démolition sont mis à la disposition d’associations ( Sdf Alsace) pour l’hiver.
  • Expulsion du squat la belle mire.
  • Troisième réunion, le 10 octobre 2009. Cela a été l’occasion de soumettre à la Ville un projet pour une structure de reconquête des logements vacants à Strasbourg.
  • Le PLH (Programme Local de l’Habitat) et adopté en novembre 2009. En augmentation (+ 25% en 2009, + 12% en 2010)
  • Mesures d’aides financières aux propriétaires bailleurs qui souhaitent réaliser des travaux. Jusqu’à 80% de subventions pour la réhabilitation d’un logement.
  • 23 janvier 2010 dernière réunion en date: Réunion sur quel outil pour la reconquête des logements vacants ?
    La question reste ouverte à cette heure.

Mais pendant ce temps-là, des changements au niveau national, pèsent fortement au local.

  • Les démolitions rendues obligatoires dans les projets de rénovation urbaine ne sont pas compensées par autant de reconstructions. Conséquences, de 2004 à 2008, 52.252 logements ont été démolis en France, 18.756 ont été reconstruits. Il manque de quoi reloger 33.506 familles, soit : 77.064 personnes. Je n’ai pas les chiffres pour Strasbourg.
  • La contribution de l’Etat pour le financement du logement a diminué dans le PIB de 18,8% de 2002 à 2008. Les collectivités locales sont appelées à compenser ces réductions de financement, et les organismes Hlm à vendre une partie de leur patrimoine pour constituer des fonds propres et construire de nouveaux logements.
  • Les expulsions effectives qui étaient de 4.866 en 1999 sont passées à 9.717 en 2003, soit une augmentation de 49,9%. 106.000 jugements d’expulsion ont été prononcés en 2007
  • Suppression de la taxe professionnelle au niveau national: 200 millions d’euros de moins pour le budget de la CUS.

Pour en savoir plus sur le logement à Strasbourg

Autres liens militants

 

En annexe la copie de deux articles des DNA

Communiqué de Philippe Bies
« faire du logement une priorité politique et budgétaire », « mobiliser tous les acteurs du logement »

Philippe Bies, vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg délégué à l’habitat, au logement social et à la rénovation urbaine et adjoint au maire de Strasbourg délégué au logement et à la gestion du patrimoine, directeur des bailleurs sociaux CUS Habitat et Habitation Moderne, apporte à son tour sa contribution au débat ouvert dans les DNA sur le logement et la taxe sur les logements vacants.

L’instauration de la taxe d’habitation sur les logements vacants à Strasbourg a donné lieu à l’ouverture d’un débat public. Cette mesure n’est cependant qu’un élément de la politique de l’habitat mise en oeuvre par la ville et la Communauté urbaine de Strasbourg. En effet, avant même la crise économique qui touche particulièrement le secteur de l’immobilier, nous avions fait le choix, avec Roland Ries et Jacques Bigot, de faire du logement une priorité politique et budgétaire.

Le PLH (Programme Local de l’Habitat) élaboré avec l’ensemble des acteurs concernés et adopté en novembre dernier fixe un plan d’actions volontariste doté d’un budget conséquent et en augmentation régulière (+ 25% en 2009, + 12% en 2010) et malgré des aides de l’État qui sont hélas inversement proportionnelles aux annonces du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Notre action s’appuie sur un soutien exceptionnel de la collectivité à la réhabilitation et au développement du logement aidé. Dès 2008, la production de logement social a été multipliée par deux au regard des années précédentes. En 2009 nous avons atteint les 2 000 logements aidés programmés, soit davantage que l’objectif de 1 500 que nous nous étions fixé.
Parce la situation l’exigeait, nous avons souhaité soutenir très fortement le parc privé qui ne relève pourtant pas directement de la collectivité.

Le budget consacré à ce secteur a augmenté de 112% depuis 2008.
Ainsi dès 2009, en lien avec l’ANAH (Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat), nous avons mis en place des mesures d’aides financières aux propriétaires bailleurs qui souhaitent réaliser des travaux. Désormais, sous certaines conditions, un propriétaire bailleur peut cumuler jusqu’à 80% de subventions pour la réhabilitation d’un logement.

Maîtriser les loyers en luttant contre l’habitat indigne

Ce programme très incitatif, vise à sortir un maximum de logements de la vacance, à maîtriser les loyers tout en luttant contre l’habitat indigne. Le succès de sa première année de mise en oeuvre prouve qu’il répond aux attentes des propriétaires privés.
Toujours en 2009, nous avons décidé de mettre en place un dispositif permettant de rassurer et sécuriser les propriétaires bailleurs : la Garantie des Risques Locatifs (GRL). En échange d’une location à des ménages modestes, cette assurance garantit au propriétaire loyer et charges en cas d’impayé et le coût des travaux en cas de détérioration volontaire par le locataire. Le coût est alors pris en charge par la CUS sur l’ensemble de son territoire. Les propriétaires peuvent également bénéficier de la gestion du recouvrement ainsi que de la prise en charge des frais d’accompagnement juridique. Enfin, un traitement social adapté pour les locataires en cas de difficultés est prévu, qui sécurise les propriétaires.

La taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV) s’inscrit dans ce dispositif global de mobilisation du parc privé. Ne pas l’admettre serait regarder la question du logement par le petit bout de la lorgnette. Le nombre de logements potentiellement concernés par la THLV a été évalué sur la base du fichier « logements vacants 2008 » transmis par la Direction générale des impôts. L’instauration de cette taxe n’a pas pour objectif premier la recherche d’une ressource supplémentaire ou la stigmatisation des propriétaires, mais bien la remise sur le marché des logements concernés. A ce titre, chacun des propriétaires concernés se verra adresser un courrier l’informant des différents outils à sa disposition pour remettre son bien en location.

La collectivité montre d’ailleurs l’exemple en mobilisant son propre patrimoine. Ainsi le dernier conseil municipal a approuvé la création de 55 places en hébergement d’urgence et l’humanisation de 53 autres par la mise à disposition d’immeubles municipaux à des bailleurs sociaux. Dès le mois de mars prochain, ce ne sont pas moins d’une dizaine d’immeubles de la ville (principalement situés dans le centre et dont certains sont vacants) qui seront proposés à la vente à des bailleurs sociaux.

Seule cette mobilisation de tous les acteurs, publics et privés, à travers une politique volontariste et pragmatique, est de nature à enrayer la crise du logement dans notre agglomération. Le défi est immense mais la dynamique est lancée.

Philippe Bies

Source DNA

Un autre communiqué parue dans les DNA

(il émane des personnes organisatrices des réunions inter-associations)

Strasbourg, le 10 février 2010

Le mal logement et les logements vacants

Le recensement de 2009 relève 9.016 logements privés vacants à Strasbourg. Au même moment 19.300 familles attendent un logement sur le territoire de la CUS. Parmi ces demandes, des familles ont besoin de changer de logement, d’autres, 6.500 sont en hébergement chez des parents, des amis, placées dans des foyers ou des hôtels, et d’autres dorment dans la rue.

Le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre attire l’attention de tous sur l’urgence à construire de nouveaux logements et le scandale que constituent les 2 millions de logements privés vacants en France, face aux 6,6 millions de personnes non ou très mal logées.
La contribution de l’Etat pour le financement du logement a diminué dans le PIB de 18,8% de 2002 à 2008. Les collectivités locales sont appelées à compenser ces réductions de financement, et les organismes Hlm à vendre une partie de leur patrimoine pour constituer des fonds propres afin de construire de nouveaux logements.

Pourquoi l’effort devrait-il porter sur la seule collectivité publique, quand on sait que 9.016 logements sont vides à Strasbourg ? Les services fiscaux ont recensé 1.870 logements vacants depuis plus de 5 années, ce qui malheureusement place Strasbourg, dans la moyenne nationale de la vacance.

La rigueur de gestion exigée des organismes Hlm ne leur permet pas d’avoir une vacance supérieure à 3%, qui est généralement liée à la rotation des locataires et à la réfection des logements. Dans le parc privé, nous constatons aujourd’hui que cette vacance est de plus de 8%, c’est-à-dire plus de 2 fois et demie plus élevée que dans le parc public ! Cela voudrait dire que bon nombre de propriétaires ne connaissent pas les différentes aides qui leur sont destinées, que d’autres connaissent peut être des difficultés successorales, mais aussi que beaucoup d’autres attendent des jours meilleurs ?
C’est pourquoi nous avons, une douzaine d’associations et partis, engagé un travail en direction de la Ville pour que soit lancée une campagne pour la résorption de ces logements vacants. De nombreux financements et abattements fiscaux existent qui peuvent conduire, avec les aides de la Cus, à couvrir dans certains cas jusqu’à 75% du montant des travaux de réhabilitation. Certains propriétaires, les plus impécunieux souvent, ne sont pas au courant, ils craignent des démarches complexes. A notre avis, la Ville gagnerait à mettre en place ou renforcer une structure spécialisée, qui informerait les propriétaires et les aiderait dans leurs démarches visant à la remise sur le marché locatif de leur patrimoine.

La taxe d’habitation sur les logements vacants, que le conseil municipal a votée à l’unanimité, n’est pas financièrement élevée, elle ne représente que 12,5% de la taxe d’habitation à taux plein. C’est simplement une mesure incitative à la résorption de la vacance, mais en aucun cas une atteinte à la propriété privée.
Les conditions sont donc prêtes pour que les propriétaires puissent ne plus gâcher la richesse collective que sont ces logements, certes ils en ont la propriété, mais cela leur donne aussi des obligations. Ils sont libres de perdre de l’argent, mais il n’y a aucune raison de bloquer des habitations, dont les services (réseaux, voiries, éclairage public etc.) sont assurés par la collectivité. Il ne s’agit pas de sanctionner mais d’engager activement chacun dans une logique de valorisation de la ville.

La pénurie de logements, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’est pas digne. Savoir que plus de 6.000.000 de personnes n’ont pas de logement qui leur soit propre, et que des logements demeurent vacants depuis des années est déshonorant pour notre pays.

Dans ce cas Albert Jacquard a raison de dire : « Il ya en France des familles qui n’ont pas de logement. Dans le même temps, il y a quantité de logements vides. Que faut-il faire ?

La réponse s’impose d’elle-même : il faut installer ces familles dans les logements vides. »

Micha Andreieff et Jean Werlen Militants pour le logement

Source DNA

Filou Furieux