Le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) a publié en 2015 un rapport relatif à l’éducation à la sexualité en France.
L’éducation à la sexualité est imposée en France depuis la loi du 4 juillet 2001 relative a l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. Cette loi prévoit une « information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène »
Presque vingt ans après l’obligation légale d’assurer l’éducation à la sexualité auprès des jeunes, sa mise en place demeure parcellaire et inégale selon les territoires car dépendante des bonnes volontés individuelles.
Principaux résultats du baromètre du HCE
◗ 25 % des écoles répondantes déclarent n’avoir mis en place aucune action ou séance en matière d’éducation à la sexualité, nonobstant leur obligation légale.
◗ Les personnels de l’Éducation nationale sont très peu formés à l’éducation à la sexualité.
◗ Lorsque l’éducation à la sexualité est intégrée à des enseignements disciplinaires, elle est largement concentrée sur les sciences (reproduction) plutôt que d’être intégrée de manière transversale en lien avec la dimension citoyenne et l’égalité filles-garçons.
◗ Lorsque des séances ou actions d’éducation à la sexualité sont menées, cela ne concerne pas toutes les classes du CP à la Terminale, mais en priorité des classes de CM1 et de CM2 pour l’école, des classes de 4ème et 3ème pour le collège, et des classes de 2nde pour le lycée.
◗ Les thématiques les plus abordées sont la biologie/reproduction, l’IVG/contraception, le VIH/Sida et la notion de « respect », notamment entre les sexes. À l’inverse, les questions de violences sexistes et sexuelles ou d’orientation sexuelle sont les moins abordées.
◗ Le manque de moyens financiers, de disponibilité du personnel et la difficile gestion des emplois du temps sont perçus comme les principaux freins à la mise en œuvre de l’éducation à la sexualité et, a contrario, la formation est vue comme le principal facteur facilitateur.
Le HCE appelle les pouvoirs publics à adopter de manière urgente un plan national d’action pour l’éducation
à la sexualité articulé autour de 4 grandes priorités et 30 recommandations :
Priorité 1 – Mieux connaitre et reconnaitre la sexualité des jeunes ;
Priorité 2 – Renforcer de manière ambitieuse la politique interministérielle d’éducation à la sexualité ;
Priorité 3 – Organiser, financer, évaluer et renforcer la visibilité de l’action de l’Éducation nationale en matière
d’éducation à la sexualité ;
Priorité 4 – Responsabiliser les espaces-clés de socialisation des jeunes hors-école pour prendre en compte leurs
parcours de vie.
http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_education_a_la_sexualite_2016_06_15_vf.pdf