DNA – Portage Public et Classement – 28/02/2016

Dans les DNA, ce matin… 

Classement partiel, rénovation « portée par fonds publics », mais « portage par la SPL des Deux Rives » : cela veut dire morcellement des Bains – et privatisation partielle ? Dans quel « morceau » se trouvent le sauna et les bains romains, toujours mis à l’écart ? A suivre… 

DNA 2016 28 fevrier

Le texte de l’article :

Un « classement », d’envergure nationale, est plus fort qu’une « inscription », au rayonnement plus régional (jusqu’en 2005, on parlait d’« inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques », resté dans les usages).

Depuis 2000, les bains sont inscrits, tout au moins certaines parties. Les discussions pour le classement ont commencé, a indiqué hier matin le maire Roland Ries. La Ville est en effet propriétaire de l’édifice construit en 1908 et donc à même de lancer la procédure.

« On s’achemine vers un classement partiel », a renchéri Anne Mistler, directrice de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Le choix de ce qui sera, ou non, classé, dans quelques mois, s’effectue notamment sur la base du diagnostic réalisé par l’architecte Antoine Oziol.

« On a abandonné l’idée d’un financement privé »

La municipalité rappelle qu’un classement complet reviendrait à mettre les bains sous cloche et contraindrait trop la rénovation à venir. Si la procédure vient d’être enclenchée, c’est que ce fameux projet de rénovation, nourri par la concertation de cet automne et les études conduites par la SPL des Deux-Rives, a son visage quasi définitif.

Silence du maire Roland Ries et de l’adjoint Olivier Bitz, en charge du dossier, qui réservent les nouveautés à venir à une présentation publique, préalable au conseil municipal du 21 mars où une délibération sur les futurs bains sera soumise aux conseillers.

On sait déjà que la rénovation sera portée in fine par des fonds publics. « On a abandonné l’idée d’un financement privé. On s’est rendu compte qu’après rénovation, sur un fonctionnement annuel de 2 600 000 euros, on va passer à 1 400 000 euros, ce qui permettra de financer l’investissement évalué lui à 30 millions d’euros », a précisé le maire Roland Ries. Il ne devrait pas s’agir pour autant d’une régie municipale mais plutôt d’un portage par la SPL des Deux-Rives.

Pour le contenu, il y aura piscines et douches aux mêmes tarifs que les autres établissements strasbourgeois, c’était connu, tandis que les saunas et bains seront à un tarif différent, c’est dans l’air.

Le lieu d’accueil des patients évalués dans le cadre du sport santé sur ordonnance, actuellement situé à la Meinau, va gagner une vitrine de choix puisqu’il sera localisé aux bains, a par ailleurs indiqué le docteur Alexandre Feltz, adjoint en charge de la santé. Quand à la piscine nordique que certains rêvent de voir apparaître dans la cour arrière, « elle fait partie des options », a souri Roland Ries.

 

Rue89 – Spa, saunas, hammams, où aller à Strasbourg et autour – 19/02/2016

Dans Rue89, un article qui parle des Bains municipaux… et qui a suscité beaucoup de débats, sur le site du media, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Outre les critiques (aux termes de l’article, notamment), le nombre de lecteurs et de commentaires montre l’intérêt des Strasbourgeois pour ces lieux de bains (en 24h, le nombre de lecteurs dépasse les 5000 et des commentaires sont nombreux).

Raison de plus pour vouloir une rénovation des Bains municipaux respectueuse du patrimoine et qui maintienne ces lieux ouverts à tous, comme à l’origine (patrimoine immatériel) ! Pas d’hôtel de luxe, pas de spa bling-bling : nos BAINS doivent rester MUNICIPAUX – et publics !

Pour lire l’article, cliquez sur le lien : Rue89_ spa-saunas-hammams-strasbourg

Pour le débat, lire les commentaires sur Rue89, mais aussi sur la page des Amis des Bains Municipaux : Amis des Bains Municipaux de Strasbourg

METACULT – Les Bains Municipaux de Strasbourg (1894-1911) – octobre 2015

Histoire des Bains… 

Dans le dernier numéro des cahiers de METACULT (projet de recherche sur l’histoire de la Ville de Strasbourg)* est publié un excellent article de Philippe Grandvoinnet, chef du Bureau de la Recherche architecturale, sur l’histoire des Bains municipaux. 

*METACULT : METissages, Architecture, CULTure
Transferts culturels dans l’architecture et l’urbanisme. Strasbourg 1830-1940

Cliquez sur ce lien pour lire l’article : METACULT-Bains Municipaux

Mais en voici la conclusion, qui montre l’importance des Bains de Strasbourg en termes de politique sociale il y a un siècle : 

« Par son programme ambitieux, son architecture complexe et la position qu’il occupe dans la Neustadt, l’établissement de bains de Strasbourg est l’héritier de cette science des bains élaborée en Allemagne entre 1870 et 1900. II reflète l‘engouement européen des années 1900-1910 pour les questions d’hygiène urbaine et sociale, auxquelles sont dédiées de nombreuses manifestations internationales. Mentionnons l’exposition d’hygiène de Dresde en 1911 et l’exposition internationale urbaine de Lyon en 1914, dont la section d‘hygiène traite notamment des établissements de bains. Des délégations venues de toute l’Europe y exposent leurs plus belles réalisations et les projets relatifs a l‘hygiène font l’objet d‘une véritable compétition. La ville de Strasbourg est présente à l’exposition de Lyon où elle expose ce qu‘elle fait de mieux en matière d’hygiène urbaine et sociale: son établissement municipal de bains. Cet équipement monumental. à la hauteur des ambitions hygiéniques et sociales d’une grande ville moderne. est naturellement l’objet de nombreuses publications qui assurent sa renommée au delà de I’Alsace. Annoncé des 1900 dans les Veröffentllchungen der Deutschen Geseilschaft für Volksbäder, l‘établissement municipal de bains y est vraisemblablement publié lors de son inauguration. En 1910, les bains sont l’objet d’un long article technique publié dans trois numéros consécutifs de la revue allemande Gesundhelts-Ingenleur. Deux ans après son Inauguration, l’établissement de Strasbourg est décrit en Allemagne comme un établissement modèle (« mustergültlgen Anstalt für Schwlmm-. Wannen-, sanitäre und Sonnenbädern »), position enviable dans le paysage allemand de l’architecture de bains si l’on considère la profusion des réalisations qui rivalisent d’innovation technique et de monumentalité architecturale. Vus de France. où il n’existe alors aucun établissement comparable, les bains de Strasbourg apparaissent comme une réalisation d’excellence. Le retour de l’Alsace à la France en 1918 va permettre d’en faire le modèle assumé de tous les établissements de bains municipaux construits dans l’entre-deux-guerres, à commencer par ceux de Paris, de Rennes et de Lyon. »

Rue89 – Bains municipaux : vers une base pour le sport-santé – 14/01/2016

Dans Rue89, suite à la conférence de presse appelée par Olivier Bitz le jeudi 14/01/2016 :

Bains municipaux : vers une base pour le sport-santé

La façade des bains municipaux, classée au patrimoine historique

À l’issue de la consultation publique, l’adjoint au maire (PS) de Strasbourg, Olivier Bitz, retient que les Strasbourgeois sont très attachés aux Bains Municipaux et que l’ensemble peut servir de base pour les dispositifs autour du sport-santé de la municipalité. De son côté, la SPL Deux-Rives est chargée de proposer pour le conseil municipal de mars des scénarios pour la réfection de l’ensemble et la destination des équipements.

Cliquer sur ce lien, pour lire lintegralite de l’article sur le site de Rue89 : Rue89 – Bains municipaux : vers une base pour le sport-santé

Rue89 – A la réunion sur les Bains municipaux, le « cadre » se précise – 18/10/2015

 Les participants ont beaucoup défendu les choix de la municipalité sur la rénovation des bains municipaux. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Lors de la deuxième réunion publique sur l’avenir des bains municipaux, l’adjoint Olivier Bitz et les intervenants ont beaucoup défendu les choix de la municipalité. Quelques zones d’ombres s’éclaircissent, même si le sauna et les bains romains restent le point chaud.

En 2008, Jean Waline et Olivier Bitz étaient adversaires. Aux élections cantonales (devenues départementales), le jeune Olivier Bitz (PS), aujourd’hui adjoint au maire en charge du dossier de la rénovation des bains muncipaux poussait, à la surprise générale, le professeur Waline (droite) à la retraite politique, après 31 ans de carrière. Vendredi 16 octobre, le passé était mis de côté. Le professeur de droit et ancien membre du Conseil constitutionnel était invité à parler de « l’évolution du service public » aux bains municipaux, en tant que Strasbourgeois attaché et usager du lieu.

Et cela tombe bien, il avait le même avis que la municipalité : ce qui est ouvert au public doit le rester, dépenser pour rénover coûte trop cher (la somme de 30 à 40 millions d’euros à toujours été avancée sans que les études associées soient publiées), il faut confier la gestion du lieu à quelqu’un d’autre et il faut ouvrir les espaces inoccupés pour le futur exploitant, qui paiera la rénovation.

L’universitaire, qui a d’ailleurs jugé nécessaire de préciser deux fois sur le fait qu’il était là en tant qu’homme « libre » et « indépendant », s’est expliqué chiffres à l’appui. En 2013 comme 2014, plus de 150 000 entrées ont été enregistrées. Le budget est passé 3,1 millions d’euros à 2,9, alors qu’en revanche les recettes ont grimpé de 377 000 à 405 000 euros de recettes.

Défendre les choix

Interpellé lundi au conseil municipal par l’opposition sur le faible dialogue dans la première réunion, le maire Roland Ries (PS) avait répondu que certes il y avait « une concertation », mais qu’il avait avant tout fixé « un cadre », à savoir confier la gestion du bâtiment à un prestataire extérieur. Quand bien même certains ne sont pas d’accord avec celui-ci, ce cadre ne peut être remis en cause. Lors de cette deuxième réunion les intervenants ont surtout justifié ce cadre.

Pierre Laplane, directeur général des services de l’Eurométropole a expliqué que certains services publics n’étaient plus rendus par les agents de la collectivité et a détaillé les autres modes de gestion déjà en place à Strasbourg (convention, délégation etc.) qui garantissaient tout de même un « contrôle ». Pour la première fois l’économie en faisant recours à l’externalisation des activités de nettoyage des écoles et des piscines a été avancé. « Là où la collectivité payait 100, elle débourse 60 ». Cependant, l’exploitation sociale et précarisation des travailleurs par ces entreprises, dénoncée par des syndicats ou agents n’a pas été soulevée.

Alexandre Feltz (sans étiquette), adjoint à la Santé publique a, lui, détaillé le programme Sport ordonnance, qui doit bénéficier de davantage de créneaux dans les bassins de la piscine de la Victoire. Interpellé sur les bienfaits du sauna pour la santé « qui me font renoncer à mes séances de kiné », dixit un participante, il a répondu que cela correspondait à une activité de bien-être importante, mais qu’aucune étude ne prouvait qu’elle guérissait de maladies.

« Pas question de fermer les bains » pour Olivier Bitz

Votée en juin, une « charte de la rénovation » devait rassurer les citoyens, mais les participants (plus nombreux qu’à la première réunion, proches des quatre-vingt dix), ne l’ont pas comprise comme les rédacteurs. La phrase le « maintien d’activité de baignade » (au singulier) au même prix que les autres piscines de l’Eurométropole a été comme « juste une piscine sur les deux et pas les bains ». L’adjoint Olivier Bitz a affirmé que cela signifie bien les deux piscines et aussi les bains et sauna.

Après la réunion, l’adjoint Olivier Bitz estime que ces réunions servent à désamorcer l’incompréhension :

« Il n’est pas question de fermer les bains romains et sauna. Mais je ne m’engage pas sur un prix futur, car la priorité est de donner plus de créneaux au Sport sur ordonnance, dont les enjeux en santé sont plus important. »

Le prix des sauna et bains en questions

Pour autant les débats se crispent sur cette thématique, en partie car aucun budget séparé des activités n’est présenté, mais que cette activité est jugée aujourd’hui trop coûteuse. Olivier Bitz a avancé que les recettes sont de 8,84€ de recettes par entrée, pour un coût total de 26€, la différence étant prise en charge par la collectivité. Une moyenne qui a beaucoup fait réagir l’assemblée, alors que les entrées sont à 15€ et les abonnements ont été supprimés. Il reste cependant des tarifs réduits sous conditions à 8€ et 30€ les 5 entrées, mais cette proportion étonne.

Les participants, qui mettent en avant les milieux modestes qui fréquentent le lieu et comprennent mal que la part de la collectivité doivent baisser quand cela n’est pas remis en question dans d’autres domaines. L’exemple de l’Opéra, dans des proportions bien plus élevées, est revenu plusieurs fois.

Après les échanges, voici la direction que prennent les débats :

  • Il y aura un seul exploitant privé de tout le bâtiment, dans un contrat encadré avec la Ville et l’Eurométropole propriétaire.
  • La trentaine d’agents de l’Eurométropole ne travaillera plus sur ce site. La collectivité compte employer 1 000 agents de moins en 2020/2022 (de 8200 à 7400 salariés environ) pour stabiliser les dépenses de personnel.
  • Les espaces rénovés devront générer une nouvelle activité, rentable, permettant de financer les activités maintenues.
  • Le sauna et les bains bains romains ne devraient pas être fermé, leur prix pourrait en revanche augmenter.
  • Les créneaux pour les activités de Sport sur ordonnance seront augmentés, ceux de natation réduits s’il n’y a pas de nouveau bassin construit.
  • Quelques baignoires et douches resteront à disposition (entre 10 et 12 usagers s’y rendent tous les jours)
  • Les piscines seront au même prix qu’ailleurs dans l’Eurométropole.

Un restaurant ? Un institut de formation ?

Les réunions publiques devraient en théorie davantage porter sur l’utilisation des autres parties du bâtiment, notamment la cour arrière actuellement utilisée comme parking pour les employés (une piscine extérieure avait été envisagée en 2009) ou les 5 000m², la moitié de la surface, successivement abandonnés par les municipalités. Olivier Bitz a toujours dit que ces questions n’étaient pas tranchées. L’idée d’un restaurant (sans plus de détail sur le type) a par exemple été évoquée et ne soulève pas d’opposition.

Reste qu’une activité de restauration ne permettra pas de compenser les 2,5 millions de déficit actuels, auxquels s’ajouteront la prise en charge des lourds travaux de rénovation. Olivier Bitz propose aussi à l’issue de la réunion la mise en place un institut de formation pour les intervenants dans le programme Sport sur ordonnance, un dispositif qui va s’élargir à la France entière avec la loi de Santé.

Bien qu’en désaccord avec « le cadre »? Bernard Aghia du collectif « la Victoire pour tous » voit un motif de satisfaction des réunions :

« On dirait qu’il y a une meilleure prise en compte de l’attachement au lieu et au fait de pouvoir continuer à y accéder. La piste de l’hôtel de luxe, ce qui exclurait beaucoup de Strasbourgeois du site, semble un peu moins forte qu’il y a quelques mois. Mais il faut rester vigilant. »

Il reste cependant peu clair en quoi ces réunions impactent la rédaction de l’étude prévue pour décembre, notamment car les débats portent sur ce qui doit être préservé et non ce qui peut être fait. Le directeur de la société publique locale Deux Rives Eric Bazard a assisté aux deux réunions :

« Je découvre que les Bains n’étaient pas un lieu de loisir et que les enjeux  évoluent avec les époques. Dans tout ce qui est demandé rien ne semble infaisable. Nos travaux ne doivent pas déterminer si c’est au privé ou au public de gérer le lieu, mais de savoir ce qui est possible sur le plan technique. Reste à trouver l’équilibre financier. »

La dernière réunion est prévue le vendredi 30 octobre, toujours en salle Louis Pasteur au Palais universitaire à 19h, en présence du maire Roland Ries.

ALLER PLUS LOIN

Sur Rue89 Strasbourg : Trois choses à savoir sur la première réunion sur les Bains municipaux

Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur les bains municipaux de Strasbourg

DNA – Sauna et santé – 18/10/2015

Une page dans les DNA, au sujet de la conférence du 16 octobre, organisée par la municipalité. Nous avons envoyée un communique à la presse – et l’avons distribué aussi, lors de cette soirée – avec nos commentaires, suite aux déclarations du maire et de son adjoint-pilote au Conseil municipal… Rien n’a été pris en compte, aucune mention dans cette page. Dommage…

Pour lire notre communiqué : Communique du Collectif 15/10/2015

DNA - 18 octobre 2015

Hôtel : une idée de l’atelier-projet ???

Une usagère du sauna et des piscines nous a écrit : 

En lisant dans les DNA de mercredi 20 mai l’article relatant l’action de la CGT devant les bains municipaux, mais aussi les échanges houleux au conseil municipal, je suis restée estomaquée .
Olivier Bitz, « rassurant » Jean Philippe Vetter au sujet du projet d’hôtel de luxe prévu aux bains municipaux. Il dit :  » Le projet d’hôtel qui existait déjà lors de l’atelier de projet en 2011 n’est pas une nouveauté »
 
A moins que je souffre d’amnésie, ce qui est possible, je n’ai jamais vu, ni lu, ni entendu parler de compte rendu de ces fameux ateliers. En revanche, ce dont je me souviens, c’est qu’en juillet 2010, Robert Herrmann a lancé une opération ateliers en demandant des volontaires pour chaque partie des bains municipaux; piscines, bains romains, sauna. Avec plusieurs dames qui fréquentent régulièrement le sauna, nous nous étions inscrites à cet atelier. Aucune n’a été retenue. Soit, c’est la loi du hasard. En revanche nous avons appris que la personne qui représentait le sauna n’y avait jamais mis les pieds.
C’est apparemment ainsi que cette municipalité « socialiste » conçoit la démocratie participative dont elle ne cesse de se rengorger. On réunit les gens, caution démocratique, mais en fait tout a déjà été décidé d’avance. Exemple, cette histoire d’hôtel de luxe dans les projets depuis 4 ans!
Je suis écoeurée.
Ne lâchons rien ! 
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Des textes, des témoignages ou juste un petit mot sur la vie des Bains Municipaux : envoyez-nous vos contributions et nous les publierons (avec ou sans votre identité, c’est à vous de choisir) contact@lavictoirepourtous.org

Le sauna et les bains romains : une culture et une tradition très populaires

Usagers des bains romains et du sauna, des membres du collectif La Victoire pour tous ont réalisé une série de sondages sur la fréquentation du sauna et des bains romains.  En voici quelques résultats anonymisés.

Sauna bassinAu sauna Femmes des Bains municipaux,  un mardi après-midi comme un autre…

 

 

Un mardi du mois de mars :

A.B.: 57 ans, vient depuis 16 ans 1 à 2 fois par semaine, infirmière
C.D.: 63 ans, vient depuis 40 ans 1 fois par semaine, éducatrice spécialisée
E.F.: 53 ans, vient depuis 10 ans 1 fois par semaine, sans profession
G.H.: 75 ans, vient depuis 50 ans 1 fois par semaine, agent d’entretien
I.J.: 67 ans, vient depuis 30 ans 1 fois par semaine, responsable administrative à l’université
K.L.: 45 ans, vient depuis 2 ans 1 fois par semaine, agent immobilier
M.N.: 69 ans, vient depuis 38 ans 2 fois par semaine, commis de cuisine
O.P.: 65 ans, vient depuis 30 ans 2 fois par semaine, lingère de crèche
R.S.: 69 ans, vient depuis 30 ans 2 fois par semaine, conseillère d’orientation
T.U.: 64 ans, vient depuis 20 ans 1 fois par semaine, agent immobilier
V.W.: 38 ans, vient depuis 1 an 1 à 2 fois par semaine, serveuse
X.Y:: 36 ans, vient pour la première fois, en recherche de travail à Pôle Emploi
Z.A.: 22 ans, vient depuis 4 ans 1 à 2 fois par semaine, étudiante
A.C.: 25 ans, vient depuis 1 an 1 fois par semaine, en recherche d’emploi
B.C.: 19 ans, vient pour la première fois, étudiante
D.E.: 66 ans, vient depuis 10 ans 1 fois par semaine, universitaire

                                                    Un mardi d’avril…

C.F.: 62 ans, vient depuis 35 ans, 1 à 2 fois par semaine, relations publiques
F.H.: 37 ans, vient pour la première fois, rédactrice en chef de magazine
H.I.: 33 ans, vient pour la première fois, fleuriste
G.J.: 57 ans, vient pour la première fois, chef de projet
J.K.: 24 ans, vient pour la première fois, étudiante
K.N.: 67 ans, vient depuis 20 ans, 2 fois par semaine, négociatrice
P.R.: 54 ans, vient depuis 25 ans, 1 fois par semaine, professeur
U.W.: 38 ans, vient 1 fois par mois, enseignante
Y.V.: 72 ans, vient depuis 40 ans 2 fois par semaine, artiste
B.E.: 62 ans, vient depuis 40 ans, 2 fois par semaine, professeur
N.T.: 59 ans, vient depuis 40 ans 1 à 2 fois par semaine, anesthésiste
T.A.: 55 ans, vient depuis 37 ans 1 fois par semaine, employée
B.T.: 44 ans, vient depuis 24 ans 2 fois par mois, assistante médicale
B.H.: 52 ans, vient depuis 10 ans 2 fois par mois, technicienne administrative
F.Z : 62 ans, vient depuis 10 ans 1 fois par mois, femme de ménage

Toutes ces personnes ont accepté sans réticence de fournir ces renseignements pour défendre le service public du sauna. Depuis, d’autres anciennes et d’autres nouvelles sont venues mais le sondage n’a pas besoin d’être élargi, il est significatif en soi.

Il ressort de cette courte enquête que tous les âges sont représentés, de 20 ans à 72 ans, que la fidélité au sauna est massive : parfois 40 ans, c’est-à-dire dès la prime jeunesse ! Sur 30 personnes interrogées, on trouve 24 professions différentes : de l’étudiante au médecin, en passant par la lingère, la cuisinière, l’employée, l’artiste ou l’enseignante.

La régularité de la présence hebdomadaire semble sans failles l’hiver. Toutes viennent une à deux fois par semaine, pour une durée de quelques heures.

Les habituées de longue date qui viennent de banlieue en tram disent ne pas avoir compris pourquoi le sauna de Schiltigheim a été fermé et reste inutilisé. Elles regrettent le gaspillage engendré par les robinets qui fuient, les peintures qui s’écaillent le long des tuyaux d’eau chaude. Elles apprécient les efforts du personnel pour maintenir à tout prix l’agrément des lieux. Toutes s’accordent à dire qu’elles ne pourront plus se payer un sauna à 40 euros et qu’elles tiennent à ce que soient préservées les séances femmes et la nudité.

Si le sauna de la Victoire est privatisé, il n’y aura plus d’établissement public à Strasbourg. Leur faudra-t-il aller à Colmar, à Ribeauvillé ou encore à Mulhouse pour trouver l’équivalent?

 

Bains Romains bassin chaudUn dimanche matin d’avril au bain romain mixte…

 

Usager habituel des Bains Romains, un membre du Collectif a discuté ce jour-là avec :

– un architecte, retraité
– une enseignante, retraitée
– une intermittente du spectacle, en activité
– une maquilleuse, en activité
– un fonctionnaire CUS (culture), retraité
– un fonctionnaire CUS (finances), retraité
– un fonctionnaire CUS, en activité
– un ouvrier dans une entreprise de transport, retraité
– un ouvrier, en activité
– une jeune femme, en stage de formation
– un ouvrier, de Schiltigheim
– un ouvrier, d’Entzheim, en activité
– un électricien, chef d’équipe, en activité
– un architecte, au chômage
– un cadre de la fonction publique territoriale, retraité

Souvent, en fin de matinée, arrivent des groupes de jeunes gens qui semblent être des étudiants. Ce ne sont pas des utilisateurs réguliers mais ils sont nombreux. Les habitués font remarquer que 15 euros, prix d’entrée du sauna ou du bain romain de Strasbourg, est un tarif relativement élevé, comparé aux 18 euros de Caracalla (6 saunas différents, des massages par jets sous l’eau, différentes piscines, des infrarouges, des salles de repos, une promenade extérieure…)

Au bain  romain comme au sauna, on constate que ce ne sont pas des bobos qui fréquentent les bains. Il y a là un lieu de non-ségrégation sociale, de vivre ensemble. Ce sont des personnes qui apprécient les bienfaits de l’eau, qu’elles y aient été amenées par leur culture alsacienne ou qu’elles aient été séduites par les équipements strasbourgeois. Pour toutes, le patrimoine a un sens concret quand elles franchissent le seuil de l’établissement de la Victoire.