DNA – Dans le grand bain de la SPL – 20/05/2015

Nous avons relevé un lapsus intéressant dans l’article : 

« Deux ans de débats, conduits par Robert Herrmann, ont abouti à soit une privation, soit une gestion publique… » 

Privation, au lieu de privatisation : lapsus du journaliste… ou de R. Ries ? Et si ce n’était pas un lapsus ?
DNA Dans le grand bain de la SPLPour bien lire l’article, cliquez sur ce lien : DNA-Page 44-20150520

Et pour voir la vidéo de l’interpellation de Jean-Philippe Vetter au Conseil Municipal, cliquez sur ce lien Interpellation JP Vetter – CM 18/05/2015

Les Bains au Conseil Municipal – 18 mai 2015

Lundi, le 18 mai 2015, Jean-Philippe Vetter aura invité une fois de plus les Bains au Conseil Municipal. Voici le texte de son interpellation.

Cependant nous vous invitons vivement à regarder la vidéo de cette interpellation et du débat qui l’a suivi : 15 minutes, mais assez pour se rendre compte de la gêne causée par le sujet dans cette assemblée. Les excellents arguments de l’élu de l’opposition n’ont malheureusement pas retrouvé d’écho auprès de certains membres de la majorité, ceux qui en 2010/2011 manifestaient clairement leur opposition à la privatisation des Bains Municipaux.

Silence vraiment assourdissant… comme l’a très bien signifié Vetter! 

Pour regarder la vidéo, cliquez sur ce lien : CM 18 mai 2015 – interpellation J.P. Vetter

 

CONSEIL MUNICIPAL DU 18 MAI 2015

Interpellation de Monsieur Jean-Philippe VETTER : L’avenir des Bains Municipaux doit être décidé démocratiquement.

 GROUPE STRASBOURG A VOS COTES – UMP, MODEM ET SOCIETE CIVILE

Monsieur le Maire,

Après mon interpellation lors du Conseil municipal du 23 mars 2015 et la mobilisation du collectif « La Victoire pour tous », la question de l’avenir des Bains Municipaux est désormais en débat.

Ce débat pourrait malheureusement ne pas avoir lieu dans cette enceinte jusqu’au bout car vous avez émis le souhait de confier l’avenir des Bains Municipaux à la SPL Deux-rives. Cette procédure vous permet de ne plus avoir à recourir au Conseil municipal pour acter en bonne et due forme  l’éventuelle privatisation d’une partie des bains municipaux.

Pourtant, si en mars 2014, plusieurs dizaines de milliers de Strasbourgeois se sont rendus aux urnes pour voter et élire leurs conseillers municipaux, c’est pour que les sujets importants pour notre ville puissent être débattus démocratiquement. L’avenir des Bains Municipaux, joyau architectural au cœur de la Neustadt en est un.

Le débat est d’autant plus important au sein du Conseil municipal que les perspectives qui se dessinent pour les Bains Municipaux semblent bien floues. Chaque jour dans la presse, nous apprenons de nouvelles hypothèses comme par exemple celle évoquant un hôtel de luxe, que votre adjoint Olivier Bitz ne récuse d’ailleurs pas.

Monsieur le Maire, afin que le débat puisse se poursuivre sereinement et de manière démocratique et ouverte au sein du Conseil municipal, je vous propose de renoncer à confier l’avenir des Bains Municipaux à la SPL Deux-Rives.

Je vous remercie.

 

LA LETTRE du Collectif – 13 mai 2015

Dessin : Fritz Beblo

Chers amis,

Nous vous remercions de votre soutien au Collectif de défense des Bains municipaux de la Victoire.

Depuis le début de notre mobilisation, nous avons déjà, grâce à l’activité de tous, réussi à recueillir plusieurs milliers de signatures. Notre manifeste a été publié dans la presse, des émissions de radio ont été diffusées et il ne se passe guère de jour où la question ne soit évoquée dans les medias.

Nous nous sommes rencontrés, nombreux, sur les marches de nos Bains, pour un apéro convivial, que nous espérons reconduire dans les semaines à venir.

Dès maintenant, nous tiendrons une petite permanence en plein air au même endroit, devant les Bains Municipaux, chaque jeudi ouvrable de 18h30 à 19h30 ; elle sera l’occasion d’échanger nos points de vue, de vous apporter de nouvelles du dossier et de faire signer la pétition aux usagers.

Nous avons répondu à l’invitation de M. Bitz, adjoint au maire chargé de la question mais aucune réponse n’a été donnée aux questions précises que nous avons posées sur les projets en cours, le rôle de la SPL appelée à gérer l’affaire. Nous sommes toutefois prêts à revenir à une table de discussion si le préalable de la privatisation est levé. Pour l’instant nous nous heurtons à une absence de réponse claire sur ce point. Et il n’est pas question de renoncer à notre principe fédérateur.

Dans l’immédiat, nous tentons d’empêcher que soit adoptée au Conseil municipal de juin la délibération confiant le dossier à la SPL Deux Rives, comme annoncé par le Maire. En effet, après une telle délibération, le dossier serait traité discrètement, sans débat public (ni entre les élus, ni par voie de presse) jusqu’à une possible décision finale de céder les Bains au privé (par un bail emphytéotique ou autre…).

Beaucoup d’entre vous souhaitent continuer à nous soutenir et même à intervenir. Des ateliers s’organisent sur de thèmes divers en rapport avec notre action et, vos questions étant nombreuses sur l’avenir des Bains, des lieux de débat vous seront aussi proposés. Nous prenons des contacts avec toutes les associations qui nous rejoignent sur la base de la rénovation du bâtiment dans le cadre du service public. Il convient en effet d’élargir le mouvement pour mieux nous faire entendre. Nous espérons aboutir dans les prochains jours à l’organisation d’une manifestation de grande ampleur.

La pétition reste très importante ! En plus de la version en ligne, vous êtes nombreux à nous envoyer la version papier, diffusée et signée par vos contacts – et nous vous remercions pour ce soutien actif. A ce jour, nous dépassons largement les 4000 signatures et ce, toutefois, sans avoir obtenu l’autorisation de la déposer dans l’enceinte de l’établissement*. Nous vous demandons par conséquent de continuer à faire circuler la pétition et de vous tenir prêt à une nouvelle mobilisation. Nous vous tiendrons informés des initiatives, des dates et des lieux des prochaines actions. Enfin, nous espérons pouvoir vous annoncer aussi, dans les tout prochains jours, la création d’un site internet dédié au Collectif La Victoire pour tous.

Merci à tous de rester mobilisés.

Le bureau du Collectif LA VICTOIRE POUR TOUS

Strasbourg, le 13 mai 2015

* En 2010, une pétition affichée sur les panneaux et déposée dans le hall d’entrée avait recueilli plus de 3000 signatures contre la privatisation des Bains. Aujourd’hui, malgré nos relances, la municipalité ne nous a toujours pas accordé cette autorisation.

Signez la pétition du collectif La Victoire Pour Tous : 

http://www.mesopinions.com/bains-municipaux-strasbourg

DNA – Non à la privatisation d’une partie des Bains Municipaux – 09/05/2015

Source : DNA, 09/05/2015 – LA VILLE EN DEBAT

DNA 9 mai

Voici le texte complet de l’article :

« Non à la privatisation d’une partie des bains municipaux »

Dans une tribune, JeanPhilippeVetter (*) s’inquiète du recours à une société publique locale, la SPL DeuxRives, dans la perspective de la rénovation de la piscine du boulevard de la Victoire. Formule qui se traduira logiquement par une mise à l’écart du conseil municipal, regrette l’élu.

« Il y a des décisions qui apparaissent neutres et indolores. Elles révèlent en fait les arrièrepensées du maire de Strasbourg. C’est exactement le cas lorsque Roland Ries décide de confier l’avenir des bains municipaux à une société publique locale, la SPL DeuxRives. Officiellement, il s’agit d’être plus efficace et de transférer la gestion de la rénovation des bains municipaux à une structure “100 % publique”. Officieusement, la raison en est tout autre…

Car si l’on veut vraiment confier la gestion de la rénovation des bains municipaux à une structure 100 % publique, il y en a une toute trouvée : la Ville de Strasbourg. La rénovation des piscines du Wacken et de la Kibitzenau, ou encore la rénovation du Palais des congrès sont assurées avec succès en régie interne. Alors pourquoi le maire s’obstinetil à vouloir passer par une SPL ? Précisément parce qu’avec une SPL, nul besoin de passer par le conseil municipal. En d’autres termes, l’avenir des bains municipaux échappera aux représentants élus des Strasbourgeois. Le maire aura les mains libres pour décider de l’avenir des bains municipaux sans avoir besoin d’en débattre de manière ouverte et démocratique.

Aussi, si contrairement à la piscine du Wacken, Roland Ries choisit de confier la rénovation des bains à une SPL, c’est parce qu’il sait très bien que les décisions qu’il s’apprête à prendre susciteront la polémique auprès des Strasbourgeois et il ne souhaite pas que le conseil municipal s’en empare. Cette polémique, il faut la nommer : c’est la privatisation d’une partie des bains municipaux. C’est éventuellement la création d’un hôtel de luxe, jusquelà niée, mais aujourd’hui évoquée officiellement. C’est la fin du contrôle public de la tarification d’un pan entier des bains municipaux. C’est mettre un terme au statut public d’un établissement d’exception. C’est couper les bains municipaux en deux, avec une partie publique d’un côté et une partie réservée aux plus fortunés de l’autre.

Pour faire simple, si la SPL DeuxRives se drape des oripeaux de la structure publique, c’est pour mieux permettre la privatisation des bains municipaux. C’est un “sas” qui permettra de privatiser in fine une partie des bains municipaux à bas bruit et sans aucun débat.

Soyons clairs : le secteur privé n’est pas un problème en soi. Nous avons besoin du privé et nous estimons que pour bien des projets, le secteur privé est un partenaire important et efficace. Mais nous parlons ici des bains municipaux, un joyau de notre ville en plein coeur de la Neustadt. À travers la défense des bains municipaux, nous défendons une idée simple mais essentielle : l’idée que les Strasbourgeois doivent avoir le droit de continuer de bénéficier du meilleur de Strasbourg. »

(*) JeanPhilippe Vetter (UMP) est conseiller municipal de Strasbourg et conseiller de l’Eurométropole.

Communiqué de presse du collectif – 01/05/2015

Collectif 1er MaiRenovation des Bains Municipaux :

La privatisation pour tout horizon ? 

Le collectif LA VICTOIRE POUR TOUS a répondu, samedi dernier, à l’invitation de Olivier Bitz, qui se présente comme étant à la tête d’un comité de pilotage du projet de rénovation des Bains Municipaux, sous l’autorité du maire.

Nous avons précisé à l’adjoint que cette rencontre devrait être pour nous l’occasion d’en savoir plus sur l’état d’avancement de ce dossier et notamment que nous soit présenté le scénario envisagé par la municipalité pour ce projet. Nous savons en effet qu’une étude vient d’être attribuée à un architecte strasbourgeois : un diagnostic architectural, patrimonial et urbain, dont le cahier de clauses techniques particulières fait état, clairement et à plusieurs reprises, d’un « scénario envisagé par la maîtrise d’ouvrage » (la Ville), scénario que cette étude devrait valider, voire enrichir, afin de définir le cahier des charges.

Or, lors de cet entretien, même confrontés à ce document officiel, l’adjoint, tout comme le chef du service concerné, Frédéric Thommen (directeur de la construction) ont systématiquement nié l’existence d’un quelconque scénario préalablement envisagé.

Premier constat : ou bien le document officiel est fautif, ce qui est assez préoccupant ; ou bien l’on nous cache la vérité, ce qui est encore plus préoccupant !

C’est là que gît le lièvre

L’adjoint au maire nous a aussi confirmé la décision, déjà annoncée par le maire, de confier le dossier Bains Municipaux à la SPL Deux Rives, tout en nous expliquant longuement qu’il ne faut pas penser « privatisation », que le projet sera totalement géré par des instances publiques, que la SPL Deux Rives est une structure 100% publique, dont le président est le maire, Roland Ries. Nous lui avons fait remarquer qu’il existe une autre structure 100 % publique et également présidée par le maire : la Ville de Strasbourg.

Or, des dizaines de projets de rénovation ont été conduits récemment à Strasbourg, dont tous ceux relatifs au Plan Piscine, plus la BNU, le Palais de Fêtes, le Palais des Congrès… sans que le besoin d’externaliser se soit posé. Quelle est donc la spécificité des Bains Municipaux, pour que l’on décide d’externaliser le projet, en faisant appel à une SPL qui n’a d’ailleurs aucune relation, ni géographique ni fonctionnelle avec cet équipement ?

Une SPL est une société de droit privé, qui peut être constituée à 100% de capitaux publics au départ mais qui échappe aux règles des marchés publics, qui peut choisir un promoteur, une forme de gestion, etc… à sa guise, sans avoir de compte à rendre ni au conseil municipal, ni aux citoyens. De plus, la SPL Deux Rives dépend à 80% de l’Eurométropole, dont nous connaissons l’opacité des instances de décision.

Alors, dans le cas de la rénovation de nos Bains Municipaux, pourquoi faire appel à la SPL Deux Rives, qui soit dit en passant n’a pas du tout été créée pour cela, sinon pour sortir du débat public et privatiser ?

Une nouvelle invitation nous est arrivée, que nous déclinons, faute d’avoir obtenu un minimum de réponses à nos questions. Notamment : qu’en est-il de ce « scénario », privilégié ou retenu, mentionné dans le dernier appel d’offre ? Car il est temps que vous en informiez les citoyens. Et, si tel scénario n’existe pas encore, qui l’écrira : la Ville, l’Eurométropole, les citoyens, la SPL… ou un autre organisme privé ???

Selon l’adjoint, une délibération en Conseil Municipal ne doit pas tarder – « avant l’été » (sic) – qui confiera le projet de rénovation des Bains à la SPL Deux Rives. Nous considérons qu’il y a donc urgence et invitons les Strasbourgeois à se mobiliser pour que nos Bains municipaux restent accessibles à tous.

Dans la pétition qui circule et que nous vous invitons à signer, nous demandons à Monsieur le Maire de renoncer à toute action ou procédure qui dessaisirait la Ville de Strasbourg de ce dossier et qui conduirait à une privatisation partielle ou totale des Bains Municipaux. 

A propos, nous vous informons que, malgré notre demande, relancée plusieurs fois, la municipalité qui nous invite à un prétendu dialogue, ne nous a toujours pas accordé l’autorisation d’afficher et de déposer notre pétition dans les locaux des Bains Municipaux. Soucieuse de participation citoyenne et siège du Forum Mondial de la Démocratie, la Ville de Strasbourg avait pourtant accordée cette autorisation à l’association de quartier qui se battait, en 2010, justement, contre la privatisation des Bains Municipaux.

Collectif LA VICTOIRE POUR TOUS

Contact : bm.lavictoirepourtous@gmail.com

La pétition : www.mesopinions.com/petition/defendons-bains-municipaux-strasbourg

DNA : L’appel du Collectif – 7 avril 2015

La ville en débat

Devenir des Bains municipaux : Un collectif pour défendre le service public

les-bains-municipaux-chers-au-coeur-des-strasbourgeois-photo-archives-dnaUn collectif de défense des Bains municipaux (*) vient de se constituer, sous l’appellation de « La Victoire pour tous ». Son objectif ? « Défendre l’intégrité des bains et le caractère de service public de l’établissement».

Les Bains Municipaux du boulevard de la Victoire à nouveau menacés de privatisation ! Ce n’est plus une rumeur : Roland Ries, Maire de Strasbourg l’a affirmé lundi 23 mars devant le Conseil Municipal.

L’établissement sera coupé en deux, seules des douches et une piscine resteront publiques, tout le reste étant confié pour son développement et sa gestion au secteur privé : la piscine dames, les bains romains, le sauna, les nombreux locaux inoccupés au fil des ans, ainsi que la chaufferie et la cour arrière dont l’importante surface représente un grand potentiel d’extension.

C’est démanteler et dilapider un joyau du patrimoine urbain municipal, inscrit au titre des monuments historiques, qui appartient depuis plus d’un siècle à tous les Strasbourgeois et auquel ils sont très attachés.

Ils l’ont prouvé en 2010 par leur réaction à une première tentative de privatisation par la formule du PPP (Partenariat Public Privé). La Ville avait alors fait machine arrière et assuré que les Bains resteraient publics, la meilleure garantie étant que le projet serait mené avec une Société Publique Locale (SPL), structure à capital 100% public.

Aujourd’hui, c’est bien d’une SPL dont il est question – la SPL Deux Rives – mais sa mission annoncée est d’organiser le démantèlement des Bains et leur privatisation !

Quelle ville en France peut se vanter de posséder un aussi bel ensemble au service de tous ? Un luxe, le sauna ? Un luxe les bains romains ? Si oui, tant mieux puisqu’il est accessible à tous, indépendamment de la classe sociale et de l’âge. C’était bien l’ambition sociale et la réussite des élus municipaux en 1908, qui souhaitaient que le meilleur soit à la portée de chacun et pas seulement des plus aisés : cela n’est-il plus le cas aujourd’hui ?

Le prétexte à cette privatisation, c’est que la rénovation coûte trop cher, que la Ville n’a pas d’argent et que, selon le Maire, les activités « relevant notamment des soins, du bien être et de la beauté » (sic) n’ont pas vocation à être gérées par la collectivité. Ces arguments ne sont pas pertinents.

Tout se passe comme si, après trente ans de laisser aller, de quasi abandon, de dégradation progressive des locaux et des installations, la Ville de Strasbourg n’avait qu’une seule préoccupation : « comment s’en débarrasser ? », cherchant depuis des années quel pourrait bien être l’opérateur – ou la structure – à qui on pourrait refiler le bébé : PPP, DSP, SPL, SEM…

Pour pallier ce désintérêt et empêcher cette spoliation du bien public, nous avons constitué un Collectif de défense des Bains Municipaux de Strasbourg appelé « La Victoire pour tous ».

Il vise à défendre l’intégrité des Bains et le caractère de service public de l’établissement dans l’esprit qui a présidé à sa construction : un complexe de piscines, baignoires, sauna, bains romains, activités corporelles et soins par l’eau ouvert à tous, au cœur de la ville.

Il se donne pour tâche d’organiser une vraie réflexion et un authentique débat public, tout d’abord en documentant la « question des Bains » : le legs historique, la situation actuelle des bains, le potentiel de développement, les nouvelles orientations souhaitables et possibles : que veut-on et peut-on faire ? En bonne logique, le « comment faire ? » viendra ensuite.

Nous prendrons contact avec les établissements similaires dans notre région (Mulhouse), mais aussi en Allemagne (Halle, Karlsruhe, Mannheim, Hambourg, Berlin…) et dans d’autres pays pour échanger les expériences et éventuellement envisager des actions collectives dans un cadre européen.

Nous mènerons toutes actions utiles en vue de conserver ce patrimoine commun dans le giron municipal et de maintenir l’unité du site et de l’établissement qui peut (re)devenir un joyau culturel et touristique majeur de Strasbourg. Il s’agit de sauvegarder l’existant et de développer de nouvelles fonctions socialement utiles en garantissant l’accessibilité à tous et pas seulement aux plus fortunés.

Nous sommes certains qu’il est possible d’imaginer un projet sérieux, réaliste, soucieux de l’intérêt général et des finances publiques.

Nous participerons bien entendu au débat souhaité par Monsieur le Maire, mais pas sous la forme de « l’atelier de projet » qui a montré son inutilité en 2010 : un tel débat n’est utile en effet que si la Municipalité met à disposition les études et données en sa possession et surtout si elle n’a pas au préalable déjà fait les choix principaux, ne laissant à la concertation que des détails.

Nous invitons toutes les personnes intéressées, particuliers, associations, élus, usagers des Bains et/ou citoyens de Strasbourg et de l’Eurométropole à se mobiliser, à nous rejoindre et à nous communiquer leurs remarques, avis et suggestions.

Strasbourg, le 31/03/15

Pour le Collectif « La Victoire pour tous »,

Bernard Aghina, Anne Froesch, Joël Henry, Fréderic Kosman, Alexandre Kostka, Didier Laroche, Jean-Daniel Moussay, Myriam Niss, Françoise Olivier-Utard, Thierry Rouault, Maurice Schaeffer, Liane Zoppas

Pour nous contacter :
bm.lavictoirepourtous@gmail.com
06 62 83 97 48

Lien vers l’article : http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2015/04/07/un-collectif-pour-defendre-le-service-public

La Victoire Pour Tous : l’appel

Les Bains Municipaux du boulevard de la Victoire à nouveau menacés de privatisation ! Ce n’est plus une rumeur : Roland Ries, Maire de Strasbourg l’a affirmé lundi 23 mars devant le Conseil Municipal.

illustration bain

L’établissement sera coupé en deux, seules des douches et une piscine resteront publiques, tout le reste étant confié pour son développement et sa gestion au secteur privé : la piscine dames, les bains romains, le sauna, les nombreux locaux inoccupés au fil des ans, ainsi que la chaufferie et la cour arrière dont l’importante surface représente un grand potentiel d’extension.

C’est démanteler et dilapider un joyau du patrimoine urbain municipal, inscrit au titre des monuments historiques, qui appartient depuis plus d’un siècle à tous les Strasbourgeois et auquel ils sont très attachés.

Ils l’ont prouvé en 2010 par leur réaction à une première tentative de privatisation par la formule du PPP (Partenariat Public Privé). La Ville avait alors fait machine arrière et assuré que les Bains resteraient publics, la meilleure garantie étant que le projet serait mené avec une Société Publique Locale (SPL), structure à capital 100% public.

Aujourd’hui, c’est bien d’une SPL dont il est question – la SPL Deux Rives – mais sa mission annoncée est d’organiser le démantèlement des Bains et leur privatisation !

Quelle ville en France peut se vanter de posséder un aussi bel ensemble au service de tous ? Un luxe, le sauna ? Un luxe les bains romains ? Si oui, tant mieux puisqu’il est accessible à tous, indépendamment de la classe sociale et de l’âge. C’était bien l’ambition sociale et la réussite des élus municipaux en 1908, qui souhaitaient que le meilleur soit à la portée de chacun et pas seulement des plus aisés : cela n’est-il plus le cas aujourd’hui ?

Le prétexte à cette privatisation, c’est que la rénovation coûte trop cher, que la Ville n’a pas d’argent et que, selon le Maire, les activités « relevant notamment des soins, du bien être et de la beauté » (sic) n’ont pas vocation à être gérées par la collectivité. Ces arguments ne sont pas pertinents.

Tout se passe comme si, après trente ans de laisser aller, de quasi abandon, de dégradation progressive des locaux et des installations, la Ville de Strasbourg n’avait qu’une seule préoccupation : « comment s’en débarrasser ? », cherchant depuis des années quel pourrait bien être l’opérateur – ou la structure – à qui on pourrait refiler le bébé : PPP, DSP, SPL, SEM…

Pour pallier ce désintérêt et empêcher cette spoliation du bien public, nous avons constitué un Collectif de défense des Bains Municipaux de Strasbourg appelé « La Victoire pour tous ».

Il vise à défendre l’intégrité des Bains et le caractère de service public de l’établissement dans l’esprit qui a présidé à sa construction : un complexe de piscines, baignoires, sauna, bains romains, activités corporelles et soins par l’eau ouvert à tous, au cœur de la ville.

Il se donne pour tâche d’organiser une vraie réflexion et un authentique débat public, tout d’abord en documentant la « question des Bains » : le legs historique, la situation actuelle des bains, le potentiel de développement, les nouvelles orientations souhaitables et possibles : que veut-on et peut-on faire ? En bonne logique, le « comment faire ? » viendra ensuite.

Nous prendrons contact avec les établissements similaires dans notre région (Mulhouse), mais aussi en Allemagne (Halle, Karlsruhe, Mannheim, Hambourg, Berlin…) et dans d’autres pays pour échanger les expériences et éventuellement envisager des actions collectives dans un cadre européen.

Nous mènerons toutes actions utiles en vue de conserver ce patrimoine commun dans le giron municipal et de maintenir l’unité du site et de l’établissement qui peut (re)devenir un joyau culturel et touristique majeur de Strasbourg. Il s’agit de sauvegarder l’existant et de développer de nouvelles fonctions socialement utiles en garantissant l’accessibilité à tous et pas seulement aux plus fortunés.

Nous sommes certains qu’il est possible d’imaginer un projet sérieux, réaliste, soucieux de l’intérêt général et des finances publiques.

Nous participerons bien entendu au débat souhaité par Monsieur le Maire, mais pas sous la forme de « l’atelier de projet » qui a montré son inutilité en 2010 : un tel débat n’est utile en effet que si la Municipalité met à disposition les études et données en sa possession et surtout si elle n’a pas au préalable déjà fait les choix principaux, ne laissant à la concertation que des détails.

Nous invitons toutes les personnes intéressées, particuliers, associations, élus, usagers des Bains et/ou citoyens de Strasbourg et de l’Eurométropole à se mobiliser, à nous rejoindre et à nous communiquer leurs remarques, avis et suggestions.

Strasbourg, le 31/03/15

Pour le Collectif « La Victoire pour tous »,

Bernard Aghina, Anne Froesch, Joël Henry, Fréderic Kosman, Alexandre Kostka, Didier Laroche, Jean-Daniel Moussay, Myriam Niss, Françoise Olivier-Utard, Thierry Rouault, Maurice Schaeffer, Liane Zoppas

Pour nous contacter :
bm.lavictoirepourtous@gmail.com
06 62 83 97 48

Paru dans les DNA, le 07/04/2015 : http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2015/04/07/un-collectif-pour-defendre-le-service-public

DNA : Deux architectes se jettent à l’eau – 04/05/2010

DNA Deux architectes se jettent a l'eauLe 4 mai 2010, suite à la lettre ouverte adressée par les architectes Didier Laroche et Liane Zoppas à Robert Herrmann, adjoint au maire et « pilote en charge » du dossier de privatisation, les DNA publiaient une page concernant ce document et le devenir des Bains Municipaux.

 

Pour lire l’article, cliquez sur le lien : DNA Bains Municipaux 4 mai 2010

A propos des Bains Municipaux… et d’un projet municipal : Lettre ouverte à Robert Herrmann – 30/04/2010

En avril 2010, au moment de la mobilisation des Strasbourgeois contre le projet de privatisation des Bains Municipaux, Didier Laroche et Liane Zoppas adressaient une lettre ouverte à Robert Herrmann, envoyée également à tous les élus – et à la presse. Les DNA ont publié des extraits de cette lettre, dans une page consacrée au devenir des Bains Municipaux (voir lien en bas de page)*. 

Nous avons voulu la publier sur ce site car, rédigée il y a cinq ans, cette lettre pourrait presque être envoyée de nos jours : à quelques détails près, la situation n’a pas changé : l’argument du manque de moyens, le budget toujours inexpliqué, la privatisation annoncée comme seule solution, le bail emphytéotique… 

Lettre ouverte
A l’attention de Monsieur Robert Herrmann
Premier Adjoint au Maire de Strasbourg

Depuis 1995, date à laquelle fut entreprise une étude générale des Bains Municipaux de Strasbourg dans le cadre d’un diplôme d’architecte, nous sommes concernés par la question de l’avenir de cet équipement, important de par ses qualités architecturales et son rôle social.

Suite aux informations récentes concernant un éventuel changement de statut de ces Bains, nous avons été sollicités par différents interlocuteurs et avons décidé de communiquer nos réflexions à travers le texte que vous trouverez ci-joint. Tout en se gardant d’être polémique, car il est sain d’entreprendre un dialogue constructif, il vise à rappeler quelques faits relatifs à l’histoire de ce bâtiment et demande à ce que les responsables actuels fassent montre d’un intérêt pour son devenir à la hauteur des efforts déployés par les édiles qui décidèrent de sa réalisation il y a cent ans.

Car nous considérons qu’il est nécessaire de trouver une réponse consensuelle pour ce patrimoine qui, contrairement à d’autres patrimoines en déshérence, a su rester étonnamment vivant et présent dans la conscience collective.

Nos restons, bien entendu, à votre disposition pour tout échange sur la question.
Bien cordialement,

Liane Zoppas
Didier Laroche
Architectes
Strasbourg, 30 avril 2010

A propos des Bains Municipaux… et d’un projet municipal.

Les Bains Municipaux de Strasbourg constituent un élément majeur du patrimoine de la ville. Le bâtiment marque un passage entre l’architecture néoclassique de la première période allemande (1870-1900) et l’architecture Jugendstil qui s’exprime ensuite jusqu’à la première guerre mondiale.

Cet ensemble d’exception est une pièce maîtresse du vaste programme d’édifices publics qui, pendant la période d’annexion allemande, a refaçonné la capitale alsacienne. Strasbourg a été à cette époque dotée d’écoles, d’églises et a constitué un champ d’opérations urbaines importantes, comme la Grande Percée et la cité-jardin du Stockfeld, dont on fête actuellement le centenaire. Héritière de traditions allemandes et françaises, elle a fait la fusion d’un héritage européen sur lequel se fondera notre avenir.

Les politiques hygiénistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle se sont focalisées sur la construction d’établissements de bains. Si la France a développé des bains-douches dès 1850, c’est en Allemagne qui se sont construits des établissements de bains très complets, comprenant des piscines et des bains médicaux. Pour cette raison, à Strasbourg, la décision municipale de 1898 s’est accompagnée de la création d’une commission chargée de visiter les réalisations les plus exceptionnelles déjà existantes. La rédaction d’un cahier des charges ne s’improvise pas : elle a été précédée d’une réflexion en profondeur sur les objectifs, les moyens et les modalités de mise en oeuvre de cet ambitieux projet.

Lors de la construction : des élus impliqués, des techniques innovantes…

La lecture des comptes-rendus de l’époque montre à quel point les élus se sont sentis impliqués par cette opération, allant jusqu’à discuter non seulement du programme mais aussi des détails d’architecture. La Ville a pris alors le temps de la réflexion, d’où une certaine lenteur concernant l’avancement des travaux.

Le bâtiment intégrait les techniques les plus modernes de l’époque. Une entreprise suisse pionnière dans ce domaine (Züblin AG) a réalisé pour ce bâtiment le premier exemple de structure en béton armé d’un édifice public en Alsace. Plus tard, cette même entreprise a sauvé la cathédrale en injectant des fondations de béton en remplacement des pieux de bois.

L’originalité de l’édifice de bains strasbourgeois réside dans la complémentarité programmatique : à l’équipement initial, inauguré en 1908 – deux piscines, baignoires, bains romains, bains d’air et de soleil, bains pour les chiens – sont venus se greffer d’autres éléments, pour l’essentiel des équipements à caractère médical, dans le bâtiment annexe. L’ensemble a été opérationnel en 1911.

L’histoire de cet équipement avait fait l’objet d’une étude approfondie, réalisée entre 1995 et 1997 par Liane Zoppas. Ce travail a fait l’objet d’une mission commanditée par l’Agence d’Urbanisme, puis s’est prolongé par des propositions de restructuration des Bains, dont de nombreux espaces étaient désaffectés. La mise en exergue des qualités exceptionnelles de ce bâtiment avait conduit tout naturellement à une prise de conscience de ce patrimoine négligé. Robert Hermann, alors adjoint aux Sports et vice-président de la CUS, avait pu apprécier ces éléments, en tant que membre du jury du diplôme d’architecture présenté par Liane Zoppas. Précisons tout de même que les conclusions de cette étude n’ont jamais préconisé une transformation des Bains Municipaux en équipement de type Caracalla à Baden-Baden !

Trois ans après, l’inscription de l’édifice à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (décision du 10/10/2000) est venue confirmer l’importance du bâtiment aux yeux des responsables locaux. Depuis, l’intérêt porté à l’oeuvre de Fritz Beblo, l’architecte des Bains, n’a cessé de croître.

La problématique du devenir de cet équipement s’étend à d’autres aspects  de la gestion municipale et d’autres personnes sauront évoquer ces sujets de façon plus pertinente que nous. Nous nous limiterons ici aux questions qui touchent à l’architecture et à l’urbanisme, notre domaine de compétences.

Aujourd’hui : un bâti qui reste solide malgré des dégradations liées au manque d’entretien.

L’étude remise à la Ville il y a 15 ans montrait que l’édifice présentait, en ce qui concerne le bâti, un état général satisfaisant. Cependant, des mesures urgentes s’imposaient afin d’éviter certains processus de dégradation : par exemple dans le secteur des bains-douches, mais aussi dans des lieux désaffectés comme la terrasse des bains d’air et de soleil, ou les bains pour chiens.

Aujourd’hui, une visite des lieux nous a montré que la situation n’avait pas changé. En ce qui concerne la « décrépitude » souvent évoquée de ce bâtiment, les dégradations restent, pour la plupart, plutôt superficielles (au niveau des enduits et de certaines boiseries). Mais le bâti, dans sa structure même, ne pose pas de souci majeur. Les bassins, par exemple, quoique anciens et ne répondant pas aux normes actuelles de construction, posent moins de problèmes de fuites que ceux d’autres piscines de la CUS. Ceci est dû à la qualité de leur réalisation il y a plus de cent ans. Par ailleurs, en ce qui concerne la non-conformité aux normes d’aujourd’hui, le service technique s’emploie à adapter les installations, de sorte que l’eau des piscines de la Victoire reste de bonne qualité.

Au niveau du secteur de bains-douches, des sérieux dommages résultent de fuites importantes, déjà signalées il y a 15 ans et dont l’origine n’est pas liée au projet initial, mais à des travaux postérieurs pour le remplacement de certaines baignoires par des douches. Il serait sans doute nécessaire de revoir les installations techniques (réseau électrique, ventilation…), et bien sûr les canalisations, parfois très anciennes, un problème qui, à Strasbourg, n’est pas l’apanage de cet édifice. Enfin, des évaluations techniques nécessaires concernant le système de chauffage avaient déjà été évoquées par l’étude précédente. Par ailleurs, la chaufferie des Bains, conçue pour fournir de la chaleur à d’autres bâtiments (notamment l’école des Arts Décoratifs) est aujourd’hui surdimensionnée pour les seuls besoins des Bains Municipaux.

Parmi les propositions faites en 1997 figuraient des scénarios d’utilisation de la cour arrière, totalement inexploitée malgré son exposition privilégiée et la qualité exceptionnelle des volumes construits (façade arrière des Bains).

Sur le devenir des bains

Aujourd’hui la Ville nous apprend qu’elle a retenu le scénario d’une cession (bail emphytéotique?) à des investisseurs privés, considérant que l’entretien de l’équipement est trop onéreux. Un budget imprécis (les chiffres oscillent entre 18 et 30 millions d’euros) est avancé comme argument, mais nous n’avons pas pu obtenir d’explications sur l’origine de ces chiffres. Ce chiffrage s’appuie-t-il sur un projet ou du moins sur un cahier de charges ?

Peut-on raisonnablement avancer des chiffres alors que n’ont pas étés définies au préalable des intentions sur le fonctionnement ultérieur de l’édifice ? Par ailleurs, la Communauté Urbaine engage, sans que cela semble poser problème, des budgets semblables sur les autres piscines de l’agglomération strasbourgeoise, les Bains Municipaux, rebaptisés Piscine de la Victoire, étant délibérément exclus de cette liste.

Les Bains de cette époque, dont pourtant beaucoup ont souffert au cours du XXe siècle, retiennent l’attention des autorités outre-Rhin : il serait étrange que ceux de Strasbourg, parmi les plus réussis et probablement les mieux conservés de cette série d’édifices, ne bénéficient pas des mêmes égards.

La Ville doit faire face à de nombreux cas de conservation de son patrimoine architectural. Il n’est pas en soi scandaleux de faire appel à des investisseurs privés pour assurer l’avenir d’un patrimoine que les ressources seules de la Ville ne peuvent garantir. Mais dans le cas des Bains Municipaux de Strasbourg, cette hypothèse, qui remet en cause le principe même du programme réalisé par la Ville en son temps, ne devrait même pas être envisagée, puisque les Bains continuent à fonctionner avec un public fidèle et attaché à ces lieux, comme le démontrent les réactions immédiates des usagers à l’annonce du projet municipal. Il ne s’agit pas seulement d’une piscine, mais également d’un ensemble de services dont l’on ne trouve pas l’équivalent ailleurs au centre-ville, avec des bains romains, puis aussi des cours d’aquagym 3ème âge ou pré-natale, parmi les activités originales proposées par les personnels du service public des Bains.

Un gros potentiel patrimonial

Tout ce qui précède implique, pour la Ville, de bien considérer les enjeux d’une rénovation, rendue nécessaire par l’absence d’un entretien adéquat. Il s’agit d’inscrire cette question dans le cadre d’un débat d’urbanisme et de société, qui se doit d’être public.

La Ville de Strasbourg a fait une demande de classement du Quartier allemand (Neustadt) au Patrimoine Mondial de l’Unesco et une grande exposition est prévue sur les relations franco-allemandes en architecture. Bien consciente du potentiel patrimonial de cette période de l’histoire, la municipalité ne saurait donc en aucun cas se défaire d’une des pièces maîtresses de cet héritage.

En l’absence d’éléments qui permettraient d’apprécier le projet de transformation de l’édifice, on peut imaginer cependant qu’une orientation vers le privé – en admettant que le bâtiment reste un établissement de bains ! – aurait pour conséquence la hausse des tarifs et, par conséquent, la redirection du public actuel vers des sites péri-urbains. On serait alors en totale contradiction avecles efforts actuels des grandes villes pour redensifier les centres urbains en proposant d’y réintroduire les équipements aujourd’hui excentrés, consommateurs d’energie par les déplacements qu’ils induisent. De plus, l’évocation des piscines du Wacken et de la Kibitznau comme solution de remplacement de la seule piscine du centre Ville ne peut être justifiée, surtout lorsque l’on considère le projet de « piscine nordique » annoncé pour le Wacken…

Il conviendrait donc de continuer la réflexion engagée il y a 15 ans – et interrompue entretemps – en mettant en avant les usages existants, puis ceux qu’il est possible de créer grâce à une réappropriation des espaces désaffectés. Comme lors de la construction du bâtiment, l’étude du traitement d’équipements semblables en Europe permettrait de valider certaines hypothèses ou réalisations mises en oeuvre ailleurs. Car nous gardons toujours à l’esprit « le naufrage de l’Océade » (voir DNA, 29/07/2006)…

L’eau, la gestion de l’eau, les nouveaux rapports à la pratique des bains sont dans le monde entier des thèmes qui font l’objet de recherches, d’expositions… comme ce fut le cas encore récemment à Strasbourg, lors des journées organisées par l’ENGEES.

Souhaitons que nos élus, plutôt que de vouloir résoudre de façon expéditive un problème de budget somme toute gérable (et après avoir critiqué le fait que la précédente municipalité ait bradé l’Aubette) ne ratent pas l’occasion de se saisir de cet enjeu que constitue l’avenir des Bains Municipaux ! 

Liane Zoppas
Didier Laroche
Architectes
Strasbourg, 30/04/2010

* Pour lire l’article DNA, cliquer sur ce lien : DNA Bains Municipaux 4 mai 2010