L’avenir des Bains…

ne jamais abandonner

Les tenants de la privatisation (car il faut appeler les choses par leur nom) ont réussi à faire passer leur délibération – qui sera analysée et décryptée dans un texte en cours de préparation – au derniers conseils de communauté, en restreignant fortement le droit de débattre (au nom de quelle conception de la démocratie ?).

C’est juste la mise en place d’un outil chargé de procéder au démantèlement des Bains actuels. Mais le refus de ce projet s’amplifie et nous ne baissons pas les bras, loin de là !

Voir, à ce propos (cliquer sur le lien) : 

Lettre ouverte aux Conseillers municipaux de Strasbourg à propos des Bains municipaux 

Lettre ouverte aux Conseillers eurométropolitains à propos des Bains municipaux

Les Bains chez les eurométropolitains… 

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Et, dans l’actualité

FR3 reportage : Dans les coulisses des Bains municipaux de Strasbourg

Lettre ouverte aux Conseillers eurométropolitains – 26/06/2015

26 juin : Les Bains au Conseil d’Eurométropole! 

Le Collectif La Victoire pour tous ne faiblit pas et dénonce – dans une lettre adressée aux élus eurométropolitains qui doivent, eux aussi, délibérer le 26 juin sur l’envoi du dossier des Bains municipaux à la SPL des Deux Rives – outre la gabegie notoire, la manœuvre que constitue le recours à ladite SPL… pour mieux privatiser les Bains.  

Lettre ouverte aux Conseillers eurométropolitains à propos des Bains municipaux :

Mesdames et Messieurs les conseillers eurométropolitains,

Nous vous transmettons ci-joint, une copie de la lettre ouverte que le Collectif La Victoire pour tous a adressée aux élus municipaux, il y a quelques jours. En complément – et puisque nous apprenons que le Conseil de l’Eurométropole doit aussi délibérer sur l’avenir des Bains municipaux (point 49 de l’ordre du jour) – nous souhaitons ajouter ici quelques précisions.

Lundi 22 juin, un débat assez animé a eu lieu autour du point 26 de l’ordre du jour, sur la question de l’avenir des Bains. L’opposition, qui a voté contre le projet de délibération, a alors attiré l’attention de l’assemblée sur le probable surplus d’études concernant les Bains, Jean-Philippe Vetter et Fabienne Keller ayant demandé des précisions sur les résultats de la consultation suivante :

Assistance juridique, financière et fiscale dans le cadre du choix du mode de gestion et de la mise en œuvre de la procédure relative à la rénovation et l’exploitation des bains municipaux de Strasbourg – Finance Consult / Sartorio/Algoe – 75009 Paris, 2010

 Effectivement, pour cette étude, un budget de 265 k€ a été voté en Conseil CUS du 25 juin 2010, malgré les abstentions d’élus de l’opposition ET de quelques écologistes. Les déclarations contenues dans l’intervention d’Eric Schultz, qui rappellent sa position contraire à la privatisation des Bains en 2010, datent d’ailleurs de ce Conseil CUS…

L’étude en question a ensuite été attribuée au prestataire cité, pour 348 k€ HT, soit environ 420 k€ TTC. D’après l’avis d’attribution (voir pièce jointe), la valeur estimé de cette AMO était de 200 k€ HT, ce qui correspond aux 265 k€ TTC votés en Conseil. L’écart (148 k€ HT) nous semble d’ailleurs bien trop important… d’autant plus que cette étude intervient dans la même année où une autre AMO a été lancée, attribuée à 13 Avril Conseil, selon open data Ville/CUS :

AMO – mission exploratoire sur les potentialités/restructuration et gestion des Bains municipaux – 13 Avril Conseil 67000, 18/03/2010 – Marchés de 20 000 à 89 999,99 euros HT – CUS

Cela en fait beaucoup, pour la définition de la meilleure manière de privatiser les Bains municipaux, au moment justement où Robert Herrmann parlait de consultation, de participation citoyenne et lançait un atelier de projet…

Mais d’autres études ont été réalisées auparavant et, juste pour citer la plus importante :

Etablissement des Bains municipaux : État des lieux, inventaire prospectif et analyse des besoins et historiques / Scénarii d’intervention et pré programme / Programme technique détaillé – ISC INGENIERIE SPORTIVE ET CULTURELLE , 78100 – Mandataire: ISC – Ingénierie Sportive & Culturelle ; Co-traitants : Jean-Paul Philippon architecte, Aemco, BTP Consultants, Océade Ingénierie – 2008 / 2009

Cette étude, dont nous méconnaissons le coût pour la collectivité, était très complète et son texte (266 pages) se trouve dans le dossier d’appel d’offres disponible aux candidats répondant à l’avis que la SPL des Deux Rives a lancé le 17 juin dernier (voir pièce jointe).

Ces trois études – que le Collectif avait déjà évoquées dans un communiqué de presse datant du 17 juin dernier – et dont le coût total dépasse sans doute largement les 500 k€ évoqués en CM – font partie de la liste, non-exhaustive, que nous avons transmise à Olivier Bitz le 13 mai 2015 puis, sans réponse de sa part, par lettre recommandée à Roland Ries et à Robert Herrmann, le 9 juin dernier (copie en pièce jointe), avec notre demande formelle d’en prendre connaissance.

A propos, nous nous inquiétons des récentes déclarations de M. Bitz (rue89, 19/06/2015), concernant un besoin impérieux « d’anonymiser » les études, pour pouvoir les rendre publiques… Pour quoi, donc, « certaines entreprises ne doivent pas être nommées »?

Peut-être Mme Keller, M. Vetter (selon leur demande en CM), ou d’autres élus, s’ils le souhaitent, auront-ils l’accès qui nous est jusqu’à présent refusé à ces documents, ainsi qu’à des informations sur leur coût exact pour les collectivités, dont les gouvernants ne cessent d’affirmer qu’ils n’ont « pas d’argent » pour la rénovation des Bains municipaux…

Enfin, nous vous rappelons que, en plus d’une dizaine de diagnostics techniques récemment effectués ou en cours de réalisation (ce qui est normal lorsqu’il s’agit d’intervenir sur le bâti), une nouvelle étude est en cours, attribuée voici quelques mois à l’Atelier OZIOL-DE MICHELI, à Strasbourg et dont nous ignorons le coût exact, mais qui semble elle aussi de trop, face aux diagnostics patrimoniaux déjà réalisés (CCTP en pièce jointe, à comparer d’ailleurs avec celui de l’étude lancée par la SPL) :

Mission de maîtrise d’œuvre pour la réalisation d’un diagnostic architectural, patrimonial et urbain de l’établissement des Bains municipaux de Strasbourg

Alors, une nouvelle étude évaluée – au départ ! – à 135 k€ HT, confiée à la SPL, qui ne sert que d’intermédiaire puisqu’elle la confiera à un bureau d’études…

Voterez-vous cette délibération sans vous poser des questions ?

En espérant que notre contribution au débat sur l’avenir des Bains municipaux saura retenir votre attention, veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les conseillers eurométropolitains, nos meilleures salutations,

Le Collectif La Victoire pour tous

P.J. :

– lettre ouverte aux élus municipaux
– lettre recommandée Ries/Herrmann
– boamp avis attribution 2010 10 06 (Finance Consult)
– ISC mission
– CCTP diagnostic patrimonial en cours
– boamp avis 15-92978 (SPL)

Pour voir la vidéo et nos commentaires, cliquez sur le lien : Les Bains au Conseil de l’Eurométropole

Pour voir les documents joints : 

Lettre recommandée à R. Ries et R. Herrmann – 06/06/2015

Le 22 juin : les Bains au Conseil municipal !

Lettre ouverte aux Conseillers municipaux de Strasbourg à propos des Bains municipaux : 

Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux, 

Vous vous apprêtez à voter pour, voter contre ou vous abstenir, ce lundi 22 juin, lors de la présentation du projet de délibération 26 – attribution d’une étude sur les Bains municipaux à la SPL des Deux Rives – et nous apprenions hier que, sans attendre votre décision, la SPL des Deux Rives a déjà lancé, le 17 juin, un appel d’offres concernant cette même mission (voir l’avis, en pièce jointe).

En plus d’être surprenante, une telle anticipation est-elle légale ? En mettant ainsi « la charrue avant les boeufs », la municipalité n’enfreint-elle pas les règles de la démocratie locale ? Peut-on faire semblant de consulter les élus, alors que les choix ont déjà été faits, que les démarches sont en cours ? En tout cas, ceci démontre : 

1/ que l’exécutif municipal se moque bien de votre avis ;

2/ que la SPL n’a aucun moyen ni compétence propres pour s’occuper de ce dossier puisqu’elle doit, elle-même, solliciter un autre bureau d’études ;

3/ que cette délibération porte en réalité sur un mandat à la SPL pour s’occuper de l’avenir des Bains et non sur une simple étude comme il y est écrit. Pourquoi les services de la Ville ne peuvent-ils se charger de cette étude (35 personnes au service Etudes Construction) ?

Au passage nous découvrons, dans les pièces jointes à cet appel d’offres, l’étude programmatique ISC de 2009 que nous demandons en vain depuis des semaines et qu’on ne vous a probablement jamais communiquée. Un rapide survol montre qu’elle est très complète et on se demande bien ce qu’il était si nécessaire de cacher… en dehors du désir de conserver en petit comité le diagnostic et l’information sur les Bains – le savoir, c’est le Pouvoir !

LA CHARTE

Une charte, définie par le dictionnaire : « un écrit solennel destiné à consigner des droits ou régler des intérêts »

Accompagnant la délibération proprement dite pour confier l’étude a la SPL, on vous demande aussi de voter une « charte » pour la rénovation des Bains. Il y aurait beaucoup à dire, mais l’essentiel est que ce document, bien loin de garantir un bon projet, entérine de fait l’abandon à venir de la majeure partie des Bains au secteur privé, puisqu’il limite l’accès public à une piscine et quelques douches…

LE PROJET DE DELIBERATION

Le rapport de présentation de la délibération, évoque tant de problèmes relatifs à la « vétusté » des Bains municipaux, puis « l’urgence des travaux »… Or, il faut rappeler que, si l’on considère les 25 dernières années (1/4 de siècle, quand même !) de gestion municipale à Strasbourg, 19 ans durant sous la gouvernance des Socialistes, dont 10 ans sous celle de Roland Ries, aucune initiative n’a été prise pour faire évoluer l’établissement de Bains… !

De plus – et de façon tout à fait contradictoire – il affirme que le coût d’exploitation de cet équipement (3 millions d’euros/an ?) est beaucoup plus important que celui d’un « équipement aquatique traditionnel » ; en début du rapport, il est indiqué qu’il « s’agit d’un « ensemble architectural de grande qualité, témoin remarquable du courant Jugendstil (…) inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Les baignoires en faïence, la robinetterie en cuivre et laiton, les carrelages en marbre, les boiseries ainsi que beaucoup d’installations sont ainsi protégées »…

Or, si les mots ont encore un sens il faut savoir définir les Bains municipaux : sont-ils un «équipement aquatique traditionnel » ou bien un « équipement exceptionnel » ?

Le collectif « La Victoire pour tous » considère qu’il s’agit d’un équipement exceptionnel, sans équivalent en France et que sa vocation est celle de rester dans sa totalité un lieu de bain public. Patrimoine de tous les Strasbourgeois, son avenir ne peut pas résulter… d’un non-dit ou d’une confusion verbale ! 

PROPRIETE DE LA VILLE… OU PATRIMOINE IMMOBILIER DE L’EUROMETROPOLE ?

Il ne peut être question d’un démembrement ou de cession à une autre entité publique et, à fortiori, à un opérateur privé. Or, dans le rapport de présentation, il est question de « conserver ce bâtiment d’exception dans le patrimoine immobilier des collectivités Ville de Strasbourg et Eurométropole » ; dans la charte proposée, l’on considère que le projet de rénovation devra «valoriser la dimension patrimoniale exceptionnelle du bâtiment, dont la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg garderont la propriété ». Formulations plutôt étonnantes, car le propriétaire unique de ce patrimoine immobilier est la Ville de Strasbourg. 

Une cession à l’Eurométropole serait-elle envisagée ?

LE DIALOGUE…

Notre Collectif a toujours été ouvert à la discussion sur l’avenir des bains. Et c’est pourquoi nous avons tout fait pour que le débat soit porté dans la cité – ce qui est aujourd‘hui le cas. Nous souhaitons, bien entendu, que la municipalité engage un dialogue avec tous les acteurs sociaux de la ville et les représentants du personnel, ainsi que mentionné dans la charte proposée.

Or, malgré des demandes réitérées et au mépris de ses obligations légales, la Mairie ne nous a toujours pas permis de prendre connaissance des nombreuses et précédentes études réalisées.

De même, si à ce jour notre pétition a déjà récolté plus de 5000 signatures, nous n’avons jamais obtenu l’autorisation de la déposer, pour être signée, à l’intérieur de l’établissement.

Nos relevons également le fait que l’accès à l’établissement, pour une visite en compagnie du collectif, a été récemment refusé à un media local, sous prétexte que nous n’avons pas le même avis que l’autorité municipale !

Il faudra donc que la municipalité commence par mettre ses actes en cohérence avec son discours sur la « démocratie participative » ! Et le dialogue pourra se faire.

L’engagement de ce dialogue public est nécessaire non seulement parce que les Bains municipaux sont le patrimoine commun des Strasbourgeois, mais aussi pour mettre fin aux rumeurs circulant sur l’adossement de cet équipement à des établissements hôteliers et autres…

ET VOUS ?

Si la spoliation qui leur est faite de l’un des équipements emblématiques de l’Histoire sociale de notre ville n’échappe pas aux citoyens, il est clair que tout cela ne saurait être ignoré par les élus – et notamment ceux appartenant à la majorité municipale, socialistes et/ou écologistes.

Bien de Socialistes (des élus, mais aussi des militants) ont manifesté leur désaccord en 2010, lorsque la privatisation des Bains était annoncée par un bail emphytéotique, puis par un PPP. Des écologistes, moins nombreux qu’aujourd’hui dans l’équipe municipale, certes, mais poussés par des militants clairement contraires à la privatisation de ces lieux, avaient également manifesté leur désaccord. En plus de la mobilisation des Strasbourgeois, ces débats au sein de la majorité ont sûrement compté pour que, en 2011, Roland Ries renonce finalement à ce projet.

Or, certains de ces élus sont encore présents dans cette assemblée – et s’apprêtent à voter une délibération qui conduit, inévitablement, à la privatisation de l’établissement !

ENFIN…

Si cette privatisation se confirme – et malgré l’engagement « à coût constant » qui est annoncé – ceux qui bénéficieront des nouvelles conditions d’exploitation des services rénovés des Bains ne seront clairement pas les Strasbourgeois : on ne pourra plus parler d’un patrimoine municipal mais d’un « équipement de prestige », à l’usage d’une minorité.

Est-ce bien cela, le projet que vous voulez cautionner aujourd’hui ?

Tout en restant à l’écoute de vos commentaires et à votre disposition pour en débattre,

Avec nos respectueuses salutations.
Le Collectif « La Victoire pour tous »

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Pour voir les documents joints : 

Lettre recommandée à R. Ries et R. Herrmann – 06/06/2015

Piscines pour tous – Une charte pour leurrer l’électeur – 21/06/2015

Edito du 21 juin 2015 :

UNE CHARTE POUR LEURRER L’ÉLECTEUR

32299

La ville de Strasbourg persiste et signe dans la mauvaise foi et montre un peu plus son fond réactionnaire.

Le collectif « La Victoire pour tous » apparaît comme le seul interlocuteur digne de ce nom face à la machinerie municipale qui poursuit son travail d’enfumage, indigne d’une ville qui se veut progressiste.
Son dernier coup ? Proposer une « charte », soumise au vote lors du prochain conseil municipal, qui va mettre l’élu devant le choix d’entériner ce qui a été décidé en haut lieu ou de passer pour un obstacle au « progrès ». Cette charte veut garantir qu’une partie des bains municipaux sera destinée au grand public. Foutaises quand on sait que cette charte n’est là que pour donner un verni démocratique à une décision inique. Que l’on relise l’article des DNA du 20 juin dernier, « Exit le Marriott, place au Radisson blu ».

Qu’on ne se leurre pas. Tout est en place, tout est pratiquement décidé. La plus grande partie des bains sera privatisée. Le collectif a demandé que lui soit adressé les études demandées par la ville en vue de cette privatisation. Silence de la ville, qui, en revanche, envoie maintenant la police surveiller de près les pique-niques du jeudi organisés devant les bains municipaux.

Monsieur Bitz, qui a soigneusement ignoré le collectif, déclarait sur Rue 89 (le 19 juin), « nous voulons un vrai débat public et non qu’il soit monopolisé par une minorité ». Le débat est donc monopolisé par une soi-disant majorité, celle qui prétend diriger la ville dans l’intérêt commun. Monopolisé ou confisqué ? Comme toujours, la ville oppose à ceux qui agissent, en l’occurrence le collectif, la majorité silencieuse. Celle que seuls les élus entendent les voix lui dire qu’il faut privatiser. Est-ce Jeanne d’Arc qui nous dirige ?

Il n’y a donc aucun dialogue possible, aucune concertation n’est engagée. Seules les forces du capital trouvent l’oreille d’une municipalité qui ose encore se dire de gauche. La gauche des réactionnaires, sans aucun doute.

Pour conclure, dans Le Monde de ce dimanche, un article intitulé « A Bâle, la soupe à l’art se déguste froide », avec cette belle métaphore tout à fait applicable à l’affaire des bains municipaux : « quelques collectionneurs assez naïfs pour écouter leurs conseillers artistiques, dont un vieux de la vieille dit : « ils ont trois noms d’artistes en tête, quand ils ont une tête ». C’est bien de cela qu’il s’agit : la ville a cessé de penser. 

Pour accéder au site de l’association : www.piscinespourtous.wordpress.com

 

Lettre ouverte aux Conseillers municipaux – 22/06/2015

22 juin : Les Bains au Conseil municipal !

Lettre ouverte aux Conseillers municipaux de Strasbourg à propos des Bains municipaux : 

Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux, 

Vous vous apprêtez à voter pour, voter contre ou vous abstenir, ce lundi 22 juin, lors de la présentation du projet de délibération 26 – attribution d’une étude sur les Bains municipaux à la SPL des Deux Rives – et nous apprenions hier que, sans attendre votre décision, la SPL des Deux Rives a déjà lancé, le 17 juin, un appel d’offres concernant cette même mission (voir l’avis, en pièce jointe).

En plus d’être surprenante, une telle anticipation est-elle légale ? En mettant ainsi « la charrue avant les boeufs », la municipalité n’enfreint-elle pas les règles de la démocratie locale ? Peut-on faire semblant de consulter les élus, alors que les choix ont déjà été faits, que les démarches sont en cours ? En tout cas, ceci démontre : 

1/ que l’exécutif municipal se moque bien de votre avis ;

2/ que la SPL n’a aucun moyen ni compétence propres pour s’occuper de ce dossier puisqu’elle doit, elle-même, solliciter un autre bureau d’études ;

3/ que cette délibération porte en réalité sur un mandat à la SPL pour s’occuper de l’avenir des Bains et non sur une simple étude comme il y est écrit. Pourquoi les services de la Ville ne peuvent-ils se charger de cette étude (35 personnes au service Etudes Construction) ?

Au passage nous découvrons, dans les pièces jointes à cet appel d’offres, l’étude programmatique ISC de 2009 que nous demandons en vain depuis des semaines et qu’on ne vous a probablement jamais communiquée. Un rapide survol montre qu’elle est très complète et on se demande bien ce qu’il était si nécessaire de cacher… en dehors du désir de conserver en petit comité le diagnostic et l’information sur les Bains – le savoir, c’est le Pouvoir !

LA CHARTE

Une charte, définie par le dictionnaire : « un écrit solennel destiné à consigner des droits ou régler des intérêts »

Accompagnant la délibération proprement dite pour confier l’étude a la SPL, on vous demande aussi de voter une « charte » pour la rénovation des Bains. Il y aurait beaucoup à dire, mais l’essentiel est que ce document, bien loin de garantir un bon projet, entérine de fait l’abandon à venir de la majeure partie des Bains au secteur privé, puisqu’il limite l’accès public à une piscine et quelques douches…

LE PROJET DE DELIBERATION

Le rapport de présentation de la délibération, évoque tant de problèmes relatifs à la « vétusté » des Bains municipaux, puis « l’urgence des travaux »… Or, il faut rappeler que, si l’on considère les 25 dernières années (1/4 de siècle, quand même !) de gestion municipale à Strasbourg, 19 ans durant sous la gouvernance des Socialistes, dont 10 ans sous celle de Roland Ries, aucune initiative n’a été prise pour faire évoluer l’établissement de Bains… !

De plus – et de façon tout à fait contradictoire – il affirme que le coût d’exploitation de cet équipement (3 millions d’euros/an ?) est beaucoup plus important que celui d’un « équipement aquatique traditionnel » ; en début du rapport, il est indiqué qu’il « s’agit d’un « ensemble architectural de grande qualité, témoin remarquable du courant Jugendstil (…) inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Les baignoires en faïence, la robinetterie en cuivre et laiton, les carrelages en marbre, les boiseries ainsi que beaucoup d’installations sont ainsi protégées »…

Or, si les mots ont encore un sens il faut savoir définir les Bains municipaux : sont-ils un «équipement aquatique traditionnel » ou bien un « équipement exceptionnel » ?

Le collectif « La Victoire pour tous » considère qu’il s’agit d’un équipement exceptionnel, sans équivalent en France et que sa vocation est celle de rester dans sa totalité un lieu de bain public. Patrimoine de tous les Strasbourgeois, son avenir ne peut pas résulter… d’un non-dit ou d’une confusion verbale ! 

PROPRIETE DE LA VILLE… OU PATRIMOINE IMMOBILIER DE L’EUROMETROPOLE ?

Il ne peut être question d’un démembrement ou de cession à une autre entité publique et, à fortiori, à un opérateur privé. Or, dans le rapport de présentation, il est question de « conserver ce bâtiment d’exception dans le patrimoine immobilier des collectivités Ville de Strasbourg et Eurométropole » ; dans la charte proposée, l’on considère que le projet de rénovation devra «valoriser la dimension patrimoniale exceptionnelle du bâtiment, dont la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg garderont la propriété ». Formulations plutôt étonnantes, car le propriétaire unique de ce patrimoine immobilier est la Ville de Strasbourg. 

Une cession à l’Eurométropole serait-elle envisagée ?

LE DIALOGUE…

Notre Collectif a toujours été ouvert à la discussion sur l’avenir des bains. Et c’est pourquoi nous avons tout fait pour que le débat soit porté dans la cité – ce qui est aujourd‘hui le cas. Nous souhaitons, bien entendu, que la municipalité engage un dialogue avec tous les acteurs sociaux de la ville et les représentants du personnel, ainsi que mentionné dans la charte proposée.

Or, malgré des demandes réitérées et au mépris de ses obligations légales, la Mairie ne nous a toujours pas permis de prendre connaissance des nombreuses et précédentes études réalisées.

De même, si à ce jour notre pétition a déjà récolté plus de 5000 signatures, nous n’avons jamais obtenu l’autorisation de la déposer, pour être signée, à l’intérieur de l’établissement.

Nos relevons également le fait que l’accès à l’établissement, pour une visite en compagnie du collectif, a été récemment refusé à un media local, sous prétexte que nous n’avons pas le même avis que l’autorité municipale !

Il faudra donc que la municipalité commence par mettre ses actes en cohérence avec son discours sur la « démocratie participative » ! Et le dialogue pourra se faire.

L’engagement de ce dialogue public est nécessaire non seulement parce que les Bains municipaux sont le patrimoine commun des Strasbourgeois, mais aussi pour mettre fin aux rumeurs circulant sur l’adossement de cet équipement à des établissements hôteliers et autres…

ET VOUS ?

Si la spoliation qui leur est faite de l’un des équipements emblématiques de l’Histoire sociale de notre ville n’échappe pas aux citoyens, il est clair que tout cela ne saurait être ignoré par les élus – et notamment ceux appartenant à la majorité municipale, socialistes et/ou écologistes.

Bien de Socialistes (des élus, mais aussi des militants) ont manifesté leur désaccord en 2010, lorsque la privatisation des Bains était annoncée par un bail emphytéotique, puis par un PPP. Des écologistes, moins nombreux qu’aujourd’hui dans l’équipe municipale, certes, mais poussés par des militants clairement contraires à la privatisation de ces lieux, avaient également manifesté leur désaccord. En plus de la mobilisation des Strasbourgeois, ces débats au sein de la majorité ont sûrement compté pour que, en 2011, Roland Ries renonce finalement à ce projet.

Or, certains de ces élus sont encore présents dans cette assemblée – et s’apprêtent à voter une délibération qui conduit, inévitablement, à la privatisation de l’établissement !

ENFIN…

Si cette privatisation se confirme – et malgré l’engagement « à coût constant » qui est annoncé – ceux qui bénéficieront des nouvelles conditions d’exploitation des services rénovés des Bains ne seront clairement pas les Strasbourgeois : on ne pourra plus parler d’un patrimoine municipal mais d’un « équipement de prestige », à l’usage d’une minorité.

Est-ce bien cela, le projet que vous voulez cautionner aujourd’hui ?

Tout en restant à l’écoute de vos commentaires et à votre disposition pour en débattre,

Avec nos respectueuses salutations.
Le Collectif « La Victoire pour tous »

Alsace20 – La rénovation des Bains Municipaux fait polémique ! – 18/06/2015

Hier soir, sur Alsace20… 

Nous vous informons que ce media s’est vu refuser (par les services de la Ville) le droit de faire une visite des Bains en compagnie du Collectif, sous prétexte que notre « discours » n’était pas en accord avec celui de l’autorité municipal. Et c’est pourquoi la visite – avec nous – s’est faite à l’extérieur du bâtiment… Merci à Alsace20 pour avoir tenu son invitation et relayé aussi l’opinion du Collectif – ce qui nous attendons tous de la presse, dans un pays démocratique !

Pour voir le reportage, cliquez sur ce lien : www.alsace20.tv/VOD/Actu/6-minutes-eurometropole/Renovation-Bains-Municipaux-fait-polemique-!

 

Hôtel : une idée de l’atelier-projet ???

Une usagère du sauna et des piscines nous a écrit : 

En lisant dans les DNA de mercredi 20 mai l’article relatant l’action de la CGT devant les bains municipaux, mais aussi les échanges houleux au conseil municipal, je suis restée estomaquée .
Olivier Bitz, « rassurant » Jean Philippe Vetter au sujet du projet d’hôtel de luxe prévu aux bains municipaux. Il dit :  » Le projet d’hôtel qui existait déjà lors de l’atelier de projet en 2011 n’est pas une nouveauté »
 
A moins que je souffre d’amnésie, ce qui est possible, je n’ai jamais vu, ni lu, ni entendu parler de compte rendu de ces fameux ateliers. En revanche, ce dont je me souviens, c’est qu’en juillet 2010, Robert Herrmann a lancé une opération ateliers en demandant des volontaires pour chaque partie des bains municipaux; piscines, bains romains, sauna. Avec plusieurs dames qui fréquentent régulièrement le sauna, nous nous étions inscrites à cet atelier. Aucune n’a été retenue. Soit, c’est la loi du hasard. En revanche nous avons appris que la personne qui représentait le sauna n’y avait jamais mis les pieds.
C’est apparemment ainsi que cette municipalité « socialiste » conçoit la démocratie participative dont elle ne cesse de se rengorger. On réunit les gens, caution démocratique, mais en fait tout a déjà été décidé d’avance. Exemple, cette histoire d’hôtel de luxe dans les projets depuis 4 ans!
Je suis écoeurée.
Ne lâchons rien ! 
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Des textes, des témoignages ou juste un petit mot sur la vie des Bains Municipaux : envoyez-nous vos contributions et nous les publierons (avec ou sans votre identité, c’est à vous de choisir) contact@lavictoirepourtous.org