Près de 70 participants étaient réunis, dont plusieurs associations du secteur ou encore l’élu d’opposition Jean-Philippe Vetter (Les Républicains, qui a longuement porté la contradiction sur ce dossier au conseil municipal), sans compter les services de la Ville et la société publique locale des Deux-Rives mandatée pour porter la rénovation.
Les oppositions de ces derniers mois, incarnées notamment par le collectif la Victoire pour tous, n’ont pas manqué de s’inviter. Le collectif a ainsi distribué un texte dénonçant entre autres le manque de transparence de la municipalité.
Une régie municipale privilégiée en 1908
À la tribune, Marie Pottecher, conservatrice du patrimoine à la Région, a rappelé comment ont été conçus les bains municipaux au début du siècle, indiquant qu’une régie municipale avait alors été jugée préférable pour que les bains soient « mieux tenus ».
Antoine Oziol, du cabinet ODM, chargé d’un diagnostic architectural du bâtiment, a livré ses premières conclusions. Le bâtiment « avec chance est dans un état quasi originel et en même temps dans un état de vétusté problématique », a-t-il observé. Les bains restent solides, « la charpente est en bon état » de même que les voûtes en béton armé, qui témoignent d’un « vieillissement étonnant ».
Alexandre Kostka, enseignant-chercheur à l’Université de Strasbourg (et membre du collectif la Victoire pour tous), a été invité à dresser un inventaire de l’existant en Europe.
Rappelant que les bains strasbourgeois sont aujourd’hui le « seul spécimen à l’état de nature » encore en fonction, ce qui lui donne d’autant plus d’importance, il a évoqué divers projets de réhabilitation plus ou moins heureux et en a retenu un, celui de la piscine de Gotha, en Allemagne. Il a d’ores et déjà contacté l’architecte pour qu’il vienne éventuellement en parler à Strasbourg.
Inscription et périmètre Unesco
Dans le public, deux architectes se sont enquis d’un préprogramme ou d’un possible scénario déjà existant sur lequel travaillerait Antoine Oziol. Ce dernier a répondu par la négative. Olivier Bitz, adjoint du quartier en charge du dossier, a ajouté : « Il n’y a pas de scénario aujourd’hui établi par la Ville de Strasbourg, même si on ne part pas de zéro. »
La question patrimoniale était au cœur de cette première soirée et la protection du bâtiment, partiellement inscrit (et non classé) à l’inventaire des monuments historiques depuis 2000, a particulièrement intéressé.
Olivier Ohresser, président des Amis du vieux Strasbourg, a rappelé que les bains, inscrits en grande partie, sont dans le périmètre de l’extension du classement Unesco : « Ce qui est inscrit devra être restauré en accord avec l’architecte des Bâtiments de France et même les extensions devront lui être soumises. » Et d’appuyer : « Dans le cadre de l’extension du périmètre Unesco, il serait du plus mauvais effet que les bains ne soient pas restaurés. »
Une protection insuffisante pour Liane Zoppas, du collectif la Victoire pour tous, qui s’est émue de ce que les bains ne soient pas classés, accusant avec insistance le maire Roland Ries de s’y être opposé sciemment. Olivier Bitz a démenti et assuré qu’il n’était pas « dans les intentions de la Ville de faire n’importe quoi. »
Journées du patrimoine : visites des bains, boulevard de la Victoire, samedi 19 septembre de 9h à 16h30 (inscriptions jep-bains-municipaux.eventbrite.fr) Prochaines réunions : vendredi 16 octobre à 19h, avec Jean Waline, et vendredi 30 octobre à 19h, avec Roland Ries. Au Palais universitaire (salle Pasteur).