Secret défense ?
Notre grand jeu est lancé : imaginez ce que cherche à cacher ce document envoyé par la Ville au Collectif ! Il nous est arrivé parmi quelques études que nous demandions depuis des mois, dans cet état, avec de gros traits de feutre noir recouvrant l’essentiel des informations… Un vrai chef-d’oeuvre de transparence !
(voir copie intégrale de cette étude en bas de page)
Comme vous savez, nous avions demandé à la municipalité de nous fournir les études déjà réalisées sur les Bains municipaux. Nous avons enfin reçu une partie de ces études. Hélas, la plus importante – et onéreuse, 348 000 € HT – réclamée aussi en juin dernier, en Conseil de l’Eurométropole, par des élus de l’opposition, Fabienne Keller et Jean-Philippe Vetter, mais aussi par l’écologiste Eric Schultz, nous a été refusée. Auront-ils eu accès à ce document ?
En revanche, parmi les documents transmis par la Mairie dans le cadre de la « transparence » de sa politique de concertation, se trouve un document… exceptionnel ! Il faisait partie de la liste, non-exhaustive, que nous avons dressée lors de notre demande. Et nous tenons ici à le rendre public.
Assistance à maîtrise d’ouvrage, mission exploratoire sur les potentialités / restructuration et gestion des Bains municipaux : étude réalisée par 13 AVRIL CONSEIL en mars 2010. Le consultant, Robert Adjedj, était directeur de la SERS, au moment de la mise à l’eau d’une autre piscine tristement célèbre par… son naufrage : l’Océade.
Le prix exact de cette étude, payée par le contribuable, ne nous a pas été confirmé – entre 20 et 90 000 €, selon l’open data de la CUS – mais la « légèreté » du rapport nous rappelle d’autres « écarts », dans le budget municipal/communautaire…
Les quelques pages sont ici mises à votre disposition, dans l’état où elles nous sont parvenues. Tout ce qui est recouvert en noir constitue des informations que les citoyens, ayant payé pour ces études, ne sont pas censés connaître ! Olivier Bitz avait déclaré à la presse qu’il fallait « anonymiser » les études avant de les rendre publiques – ce qui était déjà plus que discutable. Mais sa « gomme » est allée plus loin : des chiffres, des préconisations, des conclusions ont été également effacés !
Nous attirons votre attention sur le fait que cette étude a été réalisée en 2010, la même année où Robert Herrmann demandait au Conseil CUS un budget de 265 000 € pour lancer une étude importante concernant également la gestion des Bains… un document auquel nous n’avons toujours pas eu accès !
Quelques remarques :
- Le censeur a commencé à sévir à partir de la page 6, quand sont déclinés les contacts/prospects. Non seulement des noms ont été effacés, mais des paragraphes entiers sont barrés – et aussi des chiffres (notamment en page 11, où il est question du montant des investissements).
- La mobilisation des Strasbourgeois contre la privatisation annoncée (2010) est citée (page 5), comme un problème ayant « contrarié » la « démarche exploratoire » et étant susceptible d’inquiéter les prospects. Des coupures de presse (« campagne de presse » !) ont été jointes au rapport. Nous ne les avons pas reçues… mais nous avons ces articles dans nos archives, merci !
- En page 10, il est question de l’Economie Sociale et Solidaire et de la non-adéquation de ce secteur, dans le cadre d’un « partenariat avec le privé ».
- En plus des extraits de presse, deux autres annexes, mentionnés page 12, ne sont pas dans le pli :
– document de présentation (aux prospects, citée page 5)
– lettre d’accompagnement (idem) - Par ailleurs, en page 10 il est question de deux « réunions intermédiaires », ainsi que d’un « premier rapport intermédiaire (…) présenté le 10 mai 2010 ». Ce rapport n’est pas non plus joint au document que nous avons reçu.
- En page 10, nous apprenons aussi que « Dans le cadre de la démarche exploratoire, c’est le scénario 2 qui est examiné. »
Or, dans les préconisations relatives au Plan Piscine :
Scénario 1 : « piscine publique d’exception »
Scénario 2 : « complexe de thermalisme et de balnéothérapie de prestige »
Ainsi, au moment ou l’on parlait de concertation, d’atelier de projet, d’entendre l’avis des citoyens… le destin des Bains municipaux était déjà programmé : le « scénario privilégié » n’était point la « piscine publique d’exception » !
D’autres commentaires seront postés ultérieurement – et nous vous parlerons aussi d’autres études.