Il y a bien longtemps l’empereur de Chine vivait dans un immense palais. Et comme il n’en était jamais sorti il pensait qu’il n’y avait rien d’autre au monde. Mais un jour un loup sauta par dessus l’une des murailles et l’empereur en fut tout étonné .
– Qui es tu ?
– Je suis un loup de la forêt
– La forêt ? C’est quoi ?
– Ben, c’est le truc de l’autre côté du mur, expliqua le loup. Avec des arbres, des champignons, des campeurs sauvages, des petits chaperons rouges et tout le tremblement.
Intrigué, l’empereur de Chine eut envie d’en savoir plus et il proposa au loup d’échanger les rôles. Le loup deviendrait le maître du palais et pendant ce temps l’empereur explorerait la forêt. Marché conclu.
Mais au bout de trois jours le loup en eut marre des bains parfumés au jasmin, des leçons de calligraphie, des récitals de bianzhong et des mousmés en kimono. De son côté l’empereur de Chine crevait de trouille dans la forêt . Alors, plutôt que de faire les choses chacun de son côté ils décidèrent de s’associer et de vivre ensemble fifty-fifty au palais et dans la forêt. Or, un jour qu’ils étaient de forêt ils tombèrent sur trois petits cochons et les poursuivirent. Le premier cochon, pour se réfugier, construisit une maison en paille, le second une maison en bois, le troisième une maison en briques, vous connaissez l’histoire. Le loup et l’empereur de Chine aussi. Alors ils ne se firent pas avoir comme la première fois et ne passèrent pas par la cheminée mais ils écrivirent joliment sur la façade : « Boucherie-Charcuterie » (« Delicatessen » aussi pour l’export). Et les trois petits cochons de se métamorphoser en jambons, boudins, andouillettes et saucisses. (le comité de rédaction regrette que le conte s’arrête si abruptement et que la fin n’ait pas été retravaillée nonobstant les nombreuses demandes et rappels adressés à l’auteur)