Le loup de Brême

Il était une fois un loup qui habitait à Brême en Allemagne. C’était le seul loup à vivre dans cette ville hanséatique libre de 550 000 habitants (1). Aussi s’ennuyait-il un peu loin de ses congénères, de la chèvre de monsieur Seguin et du petit chaperon rouge. Alors pour tuer le temps il supportait le club de foot local, le SV Werder Bremen qui, il faut bien le dire, stagnait en fin de tableau de la Bundesliga. Mais le loup aimait bien voir débarquer le samedi soir sur la pelouse du Weserstadion les Borrussia Mönchengladbach, Schalke Noulfir, Bayern de Munich… Il assistait aux matchs depuis le toit de la tribune. Tendu sous la lune. C’était beau à voir.

En général son équipe perdait ou faisait match nul. Mais il arrivait aussi quelquefois qu’elle gagne. Et là, c’était la java. Dès le coup de sifflet final, les supporters se ruaient dans les Stubes du Schlachte pour se pinter à la Kölsch (2) et brailler des Schlagers. Lass Mich Nie Mehr So Allein (3), Du hast die Haare schön (4) … Mais le loup, qui n’était pas très bien vu à cause des contes des frères Grimm, ne participait jamais à ces festivités. Il regagnait tristement sa tanière dans la crypte de l’Antikolonialdenkmal, un grand éléphant en briques rouges. Ce monument dédié à l’anti-colonialisme était aussi squatté par un trio de rockeurs dadaïstes. Stephan (voix et clavier), Kralle (Guitare) et Peter (batterie). Ils essayaient depuis longtemps de convaincre le loup de devenir le bassiste du groupe. Mais il rechignait l’animal. Alors un jour ils décidèrent de le virer de la communauté. Ce que le loup prit fort mal et les dévora tous les trois séance tenante. Da Da Da

Notes :

1. source Wikipedia
2. La Kölsch est une bière de Cologne. A Brême on boit plutôt de la Beck’s (note du comité de rédaction )
3. Never Let Me More Donc Allein (traduction google)
4. « Vous avez de beaux cheveux » (idem)