Solidarité contre la guerre menée aux Mapuches

Nous sommes solidaires de la lutte des Mapuches qui vivent de nouveaux épisodes de persécution et de répression de la part de l’État raciste et colonial chilien.

Les Mapuches sont un peuple de la terre d’Araucanie, région du sud du Chili, qui a une histoire vieille de 8000 ans et qui occupaient le territoire revendiqué avant l’arrivée des colonisateurs européens. On recensait, en 2017, quelque 2 millions de Mapuches, dont 250 000 vivant en Argentine. Le reste, soit 1,8 million, représente 10 % de la population totale du Chili. En 1997: 20.000 hectares de terres ont été récupérés par occupation directe de la lutte Mapuche. Le gouvernement chilien a réprimé sauvagement ces actions : emprisonnements, descentes dans les communautés, harcèlement, assassinats, intimidations. Les prisons sont pleines de détenu.e.s politiques, mais des communautés continuent actuellement de mener le combat pour leur autonomie politique et la récupération des terres. Des résistances continuent de nommer et de combattre les méfaits du capitalisme, de l’impérialisme et du patriarcat.

C’est arrivé le 15 novembre 2018, un militant mapuche de 24 ans, Camilo Catrellanca, meurt d’une balle dans la nuque lors d’une opération des forces spéciales chiliennes. Un autre nom à ajouter sur la longue liste de supposés « terroristes » neutralisés ou mis hors d’état de nuire par les forces de répression de l’État chilien. En ce début d’année de 2021, des photos qui nous parviennent de la commune de Temucuicui nous rappellent l’actualité de cette lutte et de la violence colonialiste.

07 janvier 2021 – Temucuicui.

Jour du verdict rendu par les tribunaux qui déclareront – fait exceptionnel – coupables, les fonctionnaires assassins de Camilo Catrillanca ainsi que leurs complices… La famille de Camilo se rend au tribunal ce jour-là.

Chile. Un regimiento de policías  para detener a una niña mapuche de 7 años y unas supuestas matitas  de marihuana

Une opération policière d’ampleur mobilise 850 agents d’Etat, des hélicoptères, des drones et des armes de guerre pour croiser la route de ces 3 générations de femmes Mapuche : la fille de Camilo Catrillanca qui était ce même jour dans l’anniversaire de ses 07 ans, sa mère et sa grand-mère. Les 3 femmes sont écrasées au sol par des hommes lourdement armés qui les arrêtent causant avec d’autres membres de la communauté mapuche.

 

La guerre au narco-trafic pour justifier la guerre toujours active contre la résistance Mapuche…  Toute cette immense opération militaire pour saisir 1000 plants de marijuana

« C’est la raison des absurdités, des guerres inventées, de ceux qui vous clouent au sol avec des stalactites pour essayer de vous empêcher de vous lever » Pour les trois générations mapuche, s’exerce une même violence. Celle de ceux qui ont tué Camilo Catrillanca, ceux qui ont détenu violemment sa mère Teresa Marín Melenao, sa veuve Katherine Antin et sa fille Guacolda, toutes de Temucuicui. L’arrestation d’un trafiquant de drogue n’est pas connue à ce jour, seulement qu’il y a eu une résistance au raid policier.

Dès les heures qui suivent, les réseaux solidaires des résistances mapuche relaient l’information de l’arrestation de la famille de Camilo et des attaques contre les communautés qui a fait plusieurs blessés, dont des enfants Mapuches.

11 janvier 2021 : ACTION DE SOLIDARITÉ AVEC LES MAPUCHES « Fachiantü 11 de enero, pu Ñuke pu zomo mapuche en resistencia realizamos esta acción manifestando nuestro total repudio a la violación sistemática hacia los derechos de nuestras lamien como mujeres, madres e hijas mapuche, alejándose a toda norma como la Convención de los derechos de los niños (as), el Convenio 169 de la OIT, Newentuleaymun pu Zomo Fin al TERRORISMO DE ESTADO RESISTE WAKOLDA KAXILLANCA -RALUMKOYAM, TEMUKO-« 

Ce même jour encore les principales chaînes de télévision chiliennes rapportent la mort d’Orwal Casanova dans le secteur Selva Oscura : « Ils enquêtent sur la mort d’un agriculteur abattu dans sa ferme ». L’homme de 70 ans qui était candidat à la mairie d’Ercilla de l’UDI était également un Pinochetista reconnu, membre de Patria y Libertad et de l’APRA, mouvements d’extrême droite responsables de l’organisation des graves attentats racistes d’août 2020, dans les municipalités de Victoria  et Curacautín. Les communautés du secteur indiquent qu’Orwal avait des liens directs avec la police, pour agir de manière armée contre les communautés mapuche dans des processus de redressement territorial…

Nous continuons de dénoncer la criminalisation des résistances, les violences colonialistes, les agressions fascistes, la répression capitaliste militarisée, la guerre en somme menées contre les communautés Mapuches et des peuples autochtones qui refusent la domination d’Etat.

Notre solidarité et sororité antifasciste !

« El Estado opresor es un macho violador »

Libertada presos/presas de la revuelta en Chile !

« Et le peuple mapuche continuera à résister parce que Camilo et sa petite fille Guacolda sont nés, ont vécu et continueront de vivre sous la menace de ces 25 500 coups de feu et la dignité est leur seule défense »

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