Répression à Mulhouse suite aux manifs lycéennes

Répression à Mulhouse suite aux manifs lycéennes

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Ça y est! Les premières condamnations sont tombées ce lundi à Mulhouse suite aux manifs des lycéen.nes.

Ces derniers jours, nous étions avec les lycéen.ne.s de Mulhouse qui ont battu le pavé contre la réforme Parcoursup, la sélection à l’université et la hausse des frais d’études pour les étranger.ère.s. (lire ici notre compte-rendu de la manif lycéenne à Mulhouse du vendredi 7 décembre  ici)
En plus des moyens policiers complétement disproportionnés qui ont été mis en place, la ville de Mulhouse est la 4ème ville de fRance la plus équipée en caméras de vidéosurveillance (au prorata de la population). La semaine dernière, il y a eu en tout 33 interpellations dans le Haut-Rhin qui ont été réalisées par les flics, dont 29 à Mulhouse et la quasi-totalité sont des mineurs… 10 manifestant.e.s ont dû aller aux urgences suite à un « contact » avec la police.

Ce lundi, le tribunal correctionnel de Mulhouse a jugé 6 personnes ayant participé aux manifestations qui se sont déroulées la semaine dernière à Mulhouse.

Jeudi matin, un homme âgé de 26 ans qui marchait avec un groupe de plus de 150 lycéen.ne.s se dirigeant vers le lycée Lambert a été interpellé, pour avoir été aperçu avec un panneau de signalisation à la main. Il déclare « J’étais avec mon amie, on a suivi par hasard et j’ai pris le panneau pour me protéger des tirs de flash-ball ». Cet homme a écopé de quatre mois de prison ferme sans mandat de dépôt…

Vendredi vers midi, devant le lycée Schweitzer où se trouvent une centaine de jeunes et des policiers, un conducteur âgé de 20 ans passe avec son ami devant l’établissement. Un des flics dit entendre des insultes fuser du véhicule, suite à quoi le passager est violemment extrait et interpellé. La personne déclare : « Je n’ai pas insulté. Je viens de sortir de prison, je sais ce que je risque. On m’a frappé alors que je n’avais rien fait. ». Pour justifier leur violence lors de cette interpellation, les flics disent que la personne se serait rebellée… Cette personne a écopé de trois mois de prison ferme (pour les insultes que le flic aurait entendues), sans mandat de dépôt.

Vendredi après-midi, une des très nombreuses caméras (la ville Mulhouse compte 1 caméra pour 500 habitant-e-s) a filmé une personne qui lançait des objets et qui avait sur lui ce qui ressemblait à une barre de fer. Des flics en civil ont commencé à prendre en chasse un homme qui correspondait à son signalement. Il a finalement été arrêté aux abords du marché de Noël. La personne déclare : « Ce n’est pas moi, je n’ai pas le même jogging ». Les policiers sont formels « et votre couleur de cheveux particulière (une teinture blonde) ne laisse planer aucun doute », dit la présidente. Il était sorti de prison il y a dix mois, il est de nouveau enfermé depuis lundi, puisqu’il a écopé de six mois de prison ferme pour sa 9e condamnation. Cependant, il devrait faire appel de cette décision.

Une mulhousienne âgée de 26 ans, avec un casier judiciaire vierge a été interpellée vendredi matin rue du Sauvage. Elle était jugée ce lundi pour outrage, rébellion et participation à un attroupement armé (armé de quoi, on ne sait pas). Encore une fois deux policiers disent qu’elle les aurait insultés, ce quelle conteste. Ils lui reprochent aussi d’avoir eu en sa possession une grenade lacrymogène usagée dans son sac. Elle déclare ; « Je l’ai ramassée pour la prendre en photo et montrer ce qui est utilisé par les policiers contre les manifestants », dit-elle, estimant « qu’il y a une criminalisation de la contestation politique et qu’on met tout le monde dans le même sac ». La présidente, Christine Schlumberger, lui demande ce qu’elle faisait dans une manifestation de lycéen.ne.s. Celle qui participe au mouvement des gilets jaunes explique qu’elle était venue avec du sérum physiologique pour nettoyer les yeux des jeunes qui auraient inhalé du gaz lacrymogène « Vous n’avez pas montré le bon exemple… ». Jugement : quatre mois de prison assortis d’un sursis-TIG. La manifestante devra effectuer 140 heures de travail d’intérêt général dans les 18 mois, à défaut de quoi elle encourt donc quatre mois de prison.

Un lycéen de 18 ans interpellé vendredi passait ce lundi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Mulhouse pour « outrage » et « participation à un attroupement avec le visage dissimulé ». Il n’a aucun antécédent judiciaire, est en terminale dans un lycée de Mulhouse et son parcours scolaire lui vaut de bénéficier d’une bourse au mérite. « J’aimerais être pompier » , confie-t-il. Vendredi matin, il se trouvait parmi une trentaine de manifestant.e.s à proximité du centre Porte Jeune, col de veste relevé et capuche ( « casquette » , selon lui) sur la tête. Des flics lui reprochent de les avoir insultés et d’avoir fait un doigt d’honneur. Il déclare « J’étais juste en colère ». La vice-procureure Morgane Robitaillie requiert six mois de prison avec sursis. Le tribunal opte pour un stage de citoyenneté, que le manifestant devra effectuer à ses frais dans les six mois.

Le second lycéen jugé ce lundi est scolarisé dans un établissement du Bassin potassique. Jeudi vers 12 h 30, les gendarmes locaux sont appelés car une petite centaine de jeunes bloquent l’entrée de leur lycée. Linterpellé déclare : « on m’a poussé avec un bouclier et j’ai été roué de coups…». Il a pris un coup sur la tête par un flic, avant d’être violemment mis au sol où il a encore pris des coups. Il sest fait arrêter pour avoir (selon la police) tapé un gendarme… Le tribunal l’a condamné pour l’intégralité des faits reprochés. Il devra effectuer 100 heures de travail d’intérêt général, dans un délai de 18 mois. S’il ne le fait pas, il pourrait purger deux mois de prison.

D’autres procès dont nous navons pas connaissance ont certainement eu lieu dans et en dehors de laglomération mulhousienne , et d’autres risquent encore de suivre les prochains temps… Si vous avez des témoignages à partager ou besoin d’aide, vous pouvez nous contacter sur notre adresse mail : 161[at]riseup[point]net (pas de témoignages ni de vidéos sur facebook! Merci)

La solidarité est notre meilleure arme!

[ La photo illustrant cet article n a pas étée prise à Mulhouse]


Action Antifasciste Mulhouse Haut-Rhin

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